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Certainement banal, mais si empoisonnant… -08/02/2003- par allianzboy
Je n’ai pas l’habitude de faire partager mes soucis, seulement cette fois ci, je ne sais plus vraiment quoi penser. Ma situation pourra sans doute paraître banale pour certains, surtout pour ceux qui l’ont déjà vécue. Je n’irai pas par quatre chemins : je suis amoureux d’un de mes meilleurs amis, hétérosexuel de surcroît, et cela m’obsède continuellement. Je le connais maintenant depuis bientôt 6 ans, nous nous entendons très bien et nous nous apprécions mutuellement. Je le voyais tous les jours puisque je travaillais au même endroit que lui. Je sortais souvent avec lui et avec d’autres amis. Je le voyais même le soir, nos logements étant assez proches l’un de l’autre et aussi parce que nous dînions au même endroit. Au fil des ans, mon amitié s’est transformée en amour, je ne sais quel déclic a provoqué ce changement et mes sentiments pour lui n’ont fait que se renforcer. Cela m’obsédait à tel point que, quand il n’était pas là ou que je ne le voyais pas au moins une fois dans la journée, je me sentais mal. Quand j’y réfléchissais, seul, je me disais que j’étais ridicule, qu’il ne pourrait jamais y avoir quoi que ce soit entre nous, j’arrivais en quelque sorte à me raisonner. Mais dès que je le voyais, je me sentais heureux, léger, une drôle de sensation m’envahissait, tous mes soucis s’envolaient et tous mes arguments contre étaient balayés. Aujourd’hui, je ne le vois plus, j’ai changé de travail, j’ai même déménagé sur Paris, pour diverses raisons liées à mon ancien milieu professionnel, décision que j’avais prise il y a longtemps, pour me permettre de mieux m’épanouir en tant que gay. Je tiens à le préciser, cela n’avait rien à voir avec lui, en tout cas au début. En effet, plus mon amour pour lui grandissait, plus je faisais traîner les choses pour éviter de partir, et j’en suis venu même à regretter d’avoir démissionner. Mais il était trop tard, je ne pouvais plus reculer, et il a bien fallu partir. Alors que j’aurais du me sentir soulagé, vis à vis de mon ancien job surtout, au contraire ce fut un déchirement. Arrivé maintenant depuis presque 3 mois sur Paris, j’ai fini par penser que ce serait l’occasion pour moi de l’oublier et de commencer une nouvelle vie. Seulement je n’y arrive pas. Je ne fais pas attention aux mecs que je peux croiser, même les plus beaux. J’ai même tendance à chercher partout une sorte de « clone » de mon ami. Je n’ai plus envie de sortir, ni de m’amuser. Les quelques mecs avec qui je peux discuter, notamment sur le chat, je n’arrive pas à m’y intéresser, je les trouve bien fades et je coupe les ponts très vite, sans aucun regret. Le souvenir de mon ami me poursuit toujours et cela me pourrit la vie. Pourtant, à plusieurs reprises, j’ai voulu lui parler, ne serait ce que par honnêteté, mais ce fut impossible. J’avais peur de le choquer, et surtout par cet aveu, de le perdre et ça, c’est une perspective que je n’admets pas. Parfois même, je me suis demandé si il ne s’en doutait pas, car certains de mes regards ne trompaient pas. Mais il ne m’en a jamais parlé non plus, car il est comme moi, il ne s’ouvre pas facilement aux autres. Alors, que faire ? Je ne sais pas si je dois attendre un conseil de votre part, mais ce que je sais, c’est que ce garçon m’a aidé à tenir le coup dans des moments difficiles, que de le connaître m’a rendu heureux, et que je n’arrive pas à l’oublier. Mais au final, je sais que je suis dans une impasse, qui risque de gâcher ma vie future. Voilà mon témoignage. Advienne que pourra.
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