Justice / viols L'effroyable réalité des viols «ordinaires»
Elle a 27 ans. Repérée dans le RER, suivie dans la nuit, violée à plusieurs reprises, menacée, séquestrée, Valérie va faire face à son agresseur devant les assises d'Evry aujourd'hui.



Aujourd'hui, devant le tribunal d'Evry (Essonne), s'ouvre le procès du violeur d'une jeune femme de 27 ans. Une mauvaise rencontre un soir de 2001 sur un quai de gare, un calvaire de plusieurs heures et une vie brisée...
Un procès «ordinaire», tant le viol est encore banalisé ou tu dans notre société. Pourtant, les chiffres sont effrayants. Selon une enquête nationale réalisée en 2000 (*), 50 000 femmes seraient victimes de viol chaque année. Cette terrible comptabilité ne tient pas compte des jeunes filles de moins de 20 ans et des hommes victimes, ce qui conduit les associations qui travaillent sur les violences sexuelles à avancer le «chiffre noir» de 100 000 viols par an! On est très loin des quelque 8 000 plaintes et 1 700 condamnations enregistrées chaque année par la justice. Pourquoi un tel écart ? Parce que la plupart des victimes se taisent, par honte et sentiment de culpabilité, mais aussi parce que trop souvent, elles ne sont pas assez écoutées...
Valérie (**), elle, a porté plainte. Dans la nuit du 23 au 24 juin 2001, elle rentrait tout simplement chez elle en train. Il n'est pas loin de deux heures du matin lorsqu'elle s'apprête à descendre à la gare d'Etrechy (Essonne), après une soirée passée à Paris. La jeune femme a bien remarqué la présence dans la rame du RER C d'un jeune homme mais elle est encore loin de se douter du cauchemar qui l'attend. Pietro, lui-aussi, rentre chez lui à Saint-Martin d'Etampes après avoir terminé son service dans une pizzeria de la capitale. Une fois hors du train, il suit Valérie dans les rues désertes et l'aborde en lui demandant un verre d'eau, prétextant un malaise. Il lui propose ensuite un tour dans le parc voisin. Devant son refus, le jeune homme, décrit par les experts comme un être « pervers, impulsif et frustre» empoigne la jeune femme et la traîne derrière un bosquet. Valérie essaye de crier pour donner l'alerte, mais son agresseur lui met un couteau sous la gorge. Il la maintient à terre en lui serrant le cou et en la frappant à plusieurs reprises avant de la violer.
Curieusement, il tente ensuite d'amadouer et d'apitoyer sa victime, mais les «excuses» ne durent pas. Le serveur oblige la jeune femme à revenir à la gare d'Etréchy, où il la viole encore une fois sur les quais déserts. Au petit matin, épuisée, en sang, Valérie tente de sortir des griffes de son agresseur au moment où le premier train de la journée entre en gare. Mais Pietro décide alors d'emmener Valérie chez lui, à Saint-Martin d'Etampes, à quelques kilomètres de là. «J'avais besoin d'une femme auprès de moi», expliquera-t-il au cours de l'instruction.
Une fois dans l'appartement, le jeune homme essaye encore de violer sa victime, avant de s'endormir, non sans avoir fermé la porte à clé. Courageusement et à force de patience, Valérie réussit à pianoter un SOS à ses parents sur son portable. Vers 8 h 30 du matin, son père reçoit cet inquiétant SMS: «Je suis séquestrée à Saint-Martin d'Etampes, petite maison à proximité rivière sur place claire petite rue au secours». De précieuses indications qui permettent aux policiers du commissariat d'Etampes de retrouver les lieux et d'apercevoir la victime à la fenêtre. Pietro, sorti entretemps, est interpellé au pied de chez lui.
Pour Valérie, le cauchermar est terminé. Ou presque. Car le traumatisme est terrible. «La seule chose qui m'intéressait était de rester en vie», a-t-elle raconté au juge d'instruction. Traumatisée, rongée par un sentiment de culpabilité qui lui fait dire qu'elle n'aurait peut-être pas du se trouver seule la nuit à cet endroit, elle va demander que l'audience se tienne à huis-clos.
(*) «Les violences envers les femmes en France. Une enquête nationale». Documentation française, juillet 2003. Enquête réalisée auprès de femmes de 20 à 59 ans.
(**) Le prénom a été modifié.


Thomas SEGISSEMENT (avec Nicolas BORVO)

leparisien.com , jeudi 02 octobre 2003, 7h00

jacky

Moi aussi je vous emmerde et je suis le même courage que lui car vu l'intolérance sur bien des niveaux, âges look physiques, déversoires de la vie de chacuns....
Puis toujours un con pour nous reprocher nos fautes d'orthographes ou de syntaxe ou de grammaire ou !!!
je vous chies dans la gueule, ça, c'est pour les intéllointolérant..

Moi aussi

moi aussi

j'ai un moyen simple de ne pas me faire critiquer: je ne viens pas raconter ma vie publiquement sur un site.
Ensuite, tu dis, ne nous critiquons plus et tout ira mieux. c'est certain !! on est ds un monde de dialogue et d'échanger. Il faut au contraire des critiques encore et toujours pour se faire ensuite un avis.
Les gens vivent leurs vies. Le pb n'est pas là mais ne laissons pas passer tt et n'importe quoi.
Ensuite arretons de dire qu'un homo doit etre forcement tolérant par rapport à un hétéro.
Je persiste et je signe sur le mot raciste. En quoi les hommes éfféminés représentent un groupe social minoritaire à protéger. Ne confondons pas tt et n'importe quoi.

Pour les fautes de français, je vous emmerde. Moi, j'ai au moins le courage de m'exprimer clairement.

ed91