par fredhom
Ce jour de l'an 2010, comme les autres matins depuis deux mois, il se réveille et ce gros nuage réapparait devant lui. Il se souvient :
C'était deux ans environ auparavant, ce fameux soir où il a cliqué sur ce mail que l'on appelle "spam".
Certes, ce n'est pas un saint et il a ses antécédents de "conneries" : gay assumé tardivement, il en a passé des soirées à picoler afin de se désinhiber, d'avoir la force de rencontrer ce monde si particulier où la plastique est le critère principale et où les rencontres sont souvent furtives et laissent bien souvent des souvenirs amères. Ce monde, il l'a d'abord approché virtuellement avant de franchir le pas.
Il n'en a pas gardé grand chose de bon, l'alcool le rendant aussi très con dans ces moments là, il a réussi à écarter le peu de personnes qui valaient le coup.
Porté par son métier d'enseignant qu'il adore et dans lequel il s'investit corps et âme, il continue à y croire et se pose les veilles de congés devant cette immense ouverture vers le monde extérieur, monde irréel mais au moins sans grand danger lorsque l'on est confortablement installé à la maison.
Sans grand danger ? Et oui ce fameux mail qui propose de jouer gratuitement et de gagner de l'argent facilement sur ces casinos on line comme on dit. Il reçoit vite 300 € et se dit que cela a été un moyen de bien passer sa soirée. il oublie rapidement mais on le contact d'abord par mail puis régulièrement par téléphone, même à des moments où il est en pleine réunion. Il décide alors de retenter l'expérience. Expérience douloureuse puisque ses économies y passent et qu'il est obligé de faire appel à sa famille pour l'aider.
Cela lui sert de leçon ! il n'y touchera plus !
Malheureux aux jeux, heureux en amour, il rencontre alors un gars ! Le gars ! Au fil du temps , il s'aperçoit que son problème était la solitude et que l'amour lui manquait au plus au point. Il se prend à rêver d'avenir, se faire muter, quitter sa chère école afin de construire sa nouvelle vie à deux.
Les belles histoires existent mais le passé nous rattrape parfois. Juste avant les vacances d'été, Ju lui annonce qu'il a besoin de prendre du recul, qu'il n'est pas prêt. Qu'à cela ne tienne, il a prévu de diriger un centre durant l'été, ce qui lui prend un max de temps. Ce break fera que ça passe ou ça casse avec dans la tête une assurance aveugle que la première possibilité sera la bonne !
Retour de congés, la vie va pouvoir rependre son cours et ses merveilleux projets d'avenir. Il reçoit alors ce message court mais clair :"J'ai cette saloperie, j'ai préféré t'épargner, Ju".
Tout s'effondre alors devant lui : le présent, l'avenir et même le passé qu'il n'arrive plus à se représenter ensoleillé.
Pris d'une folie indescriptible, il se met à rejouer, à picoler, tient juste le coup au niveau de son boulot. Durant deux mois, il ment, fait des chèques sans provision, emprunte à la famille, aux amis. Les lettres des créanciers commencent à pleuvoir, il s'en moque et continue.
Alertée par ses amis, sa famille commence à découvrir le pot aux roses mais c'est trop tard, il a calculé son coup. Le dernier soir de novembre, il décide de mettre fin à ses jours, il a tout prévu : l'alcool les médicaments en grand nombre, les portes de sa maison bien fermées à clef, ses collègues qui le croient en arrêt, sa famille qui le croit au boulot...
J'en suis sorti. Plutôt heureux. Ma maison est à vendre, je dois en plus de grosses sommes d'argent qui me laissent présager des années difficiles. Mais mon entourage m'entoure, me pousse, me booste.
J'espère y arriver et peut être qu'un miracle arrivera !
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