27/06/2005 De nombreuses personnalités politiques ont profité de la Marche des fiertés pour stigmatiser le retard français en matière d'égalité des droits. Le député socialiste Jack Lang rappelait vendredi son désaccord avec le fait que «les partis politiques français refusent encore de reconnaître le droit à l'adoption par des parents de même sexe. Une fois de plus, la classe politique française est en retard sur les évolutions de la société. Notre pays a été le dernier à reconnaître le droit de vote des femmes, des jeunes de 18 ans. Il a été le dernier à abolir la peine de mort ou à légaliser l'IVG», a-t-il regretté, faisant référence à «de nombreuses situations étrangères où les couples homosexuels réussissent eux aussi à apporter la tendresse, la protection et l'affection à des enfants à l'abandon». Même chose pour Yann Wehrling, secrétaire national des Verts, qui estime que la France doit «se mettre rapidement à jour, alors que tous les pays d'Europe ont pris des dispositions». Jean-Luc Romero a ainsi appelé le gouvernement «à entendre les revendications de cette manifestation en améliorant rapidement le Pacs mais aussi en avançant sur l'homoparentalité et l'extension du mariage aux conjoints du même sexe». L'Inter-LGBT a d'ailleurs demandé à être reçue «sans attendre» par le Premier ministre afin de lui demander d'agir pour l'égalité. «Ouverte au dialogue, l'Inter-LGBT attend autre chose que silence et mépris. S'il devait y avoir rupture, ce serait le seul fait du gouvernement», a déclaré le groupe interassociatif à l'issue de la marche. L'inter-LGBT attend notamment la communication du projet de loi relative à l'amélioration du Pacs, sur lequel le précédent gouvernement travaillait. La décision de l'Inter-LGBT de ne permettre qu'aux membres de partis politiques qui se sont engagés sur la totalité du mot d'ordre de la marche d'être au premier rang de la manifestation continue de provoquer quelques réactions après celle de GayLib vendredi (lire Quotidien du 24 juin). Geneviève Pastre, des Mauves, écrit ainsi qu'elle ne voit pas «au nom de quoi, de qui, de quel parti et de quelle instance légitimée autrement que par elle-même, l'Inter-Lgbt distribue ainsi les bons points et les bonnes places». Enfin, Act Up-Paris, dont le char avait pour slogan «Sida : Wake Up», a dressé un bilan critique de l'opération «Sida, grande cause nationale» en jugeant que «les services du ministère de la Santé se réfugient derrière [ce label] pour ne rien faire et laisser les associations travailler, avec des moyens toujours plus réduits, pour faire face à des besoins de plus en plus importants». Mais l'association a surtout souhaité que cette marche «soit l'occasion de renouveler [ses] appels à une communauté lesbienne, gay, bi et trans soudée». «Nous payons tous le prix de l'indifférence généralisée de la communauté aux cris d'alarme des associations depuis près de dix ans ; le refus de condamner le bareback, qui vante les mérites de la baise sans capote, l'absence d'égards vis-à-vis des trans ou des jeunes gays qui se sentent moins concernés par le sida, la complaisance vis-à-vis du Nokpote, l'irresponsabilité de patrons d'établissements de sexe qui refusent d'assurer le minimum de prévention : tout cela fait autant de dégâts que l'incurie des pouvoirs publics.» |
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