23/10/2000 Depuis environ un an, une mystérieuse pétition "pour les femmes afghanes" fait le tour de la terre grâce au courrier électronique de personnes de bonne volonté. Parfois en dépit du bon sens. Tout militant devrait avoir pour premier réflexe face à une telle pétition : la vérification des informations contenues dans le texte. Ou pour le moins savoir d'où il provient et quels sont les intérêts qu'il sert. Or, on constate que c'est souvent par l'entremise des associations et des militants que ce "ph¦nix" renaît chaque jour de ses cendres: on croit qu'il est mort et le voilà qui nous revient. Il porte alors la "caution" d'une nouvelle association, d'un ami qu'on connaît bien et qui, assurément, nous veut du bien. Mais qu'en est-il réellement ? Cette pétition était le fait individuel d'une jeune universitaire, Melissa Buckheit (de la Brandeis University, États-Unis), rapidement dépassée par les événements. Quelques semaines après son lancement, l'adresse électronique de sa conceptrice (sarabande@brandeis.edu) a été annulée à cause de l'engorgement provoqué - des centaines de milliers de pétitions reçues en retour. C'était le 3 janvier 1999 (!). Mais quand une telle "bombe" est lancée, plus moyen de l'arrêter: et la pétition de continuer son bonhomme de chemin autour de la terre. Chacun y ajoutant son nom et renvoyant le tout à quelques correspondants - voire à quelques dizaines de correspondants -, les feuilles "remplies" l'on souvent été par des noms figurant plusieurs fois. D'où l'invalidité de la pétition, renforcée par les nombreuses modifications faites au texte, les - mauvaises - traductions, etc. Et comme la pétition n'était plus récoltée...D'autres personnes ont décidé de l'adresser non plus à son expéditrice, mais à Mary Robinson, Haut Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU. Ou ailleurs encore. Et la chaîne est repartie. Qu'en penser? Malgré la gravité - et la réalité - des faits décrits, cette pétition ne vaut pas grand chose. Elle est devenue ce qu'on appelle une "légende urbaine". Totalement inutile, décourageant toutes celles et tous ceux qui ont dépensé de l'énergie pour la faire suivre. Si vous voulez vraiment faire quelque chose pour les femmes en Afghanistan, choisissez d'autres moyens! Parmi ceux-ci, les signatures par des sites web ont plusieurs avantages: information disponible sur le site, connaissance de l'origine du message, doublons facilement évités... Et lorsque l'action est terminée, la page peut être fermée, en mentionnant en sus les résultats obtenus! Voir à ce sujet les indications données par les concepteurs de la pétition "halte aux essais nucléaires" lorsque Chirac faisait joujou dans le Pacifique. Ce qu'il faut enfin savoir: les lettres en chaîne (chain letters) sont illégales, apparentées au "jeu de l'avion". La plupart d'entre elles sont des amusements pour des petits plaisantins qui veulent juste mesurer l'effet qu'ils auront. Un peu comme ceux qui créent des virus informatiques ou vous inondent de fausses alertes pour des soi-disant "virus-très-méchants-qui-vont-tout-détruire-sur-votre-disque". Plusieurs "chain letters" ont été d'ailleurs dénoncées par des organisations importantes à qui elles avaient nui. Il n'y a malheureusement qu'un seul remède, et on ne le criera jamais assez fort: DÉTRUISEZ CES MESSAGES ET NE LES FAITES PAS SUIVRE! Si la cause vaut vraiment la peine d'être défendue, allez voir ce que des personnes dignes de foi proposent. Chaque fois que vous lisez: "ne brisez pas la chaîne", n'en tenez pas compte et DÉTRUISEZ LE MESSAGE SANS LE FAIRE SUIVRE. Un grand merci d'avance! |
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