24/11/2005 Marianne a encore une fois trouvé judicieux de prendre pour les cibles les homos: dans son édition du 19 novembre, l'hebdomadaire s'interroge sur la «fin pouvoir hétéro» et l'explique par la «vague gay» qui s'installe à Paris et en province, notamment économiquement. Le chapeau du dossier est clair: «Longtemps discrets, les homos cultivent leur différence au grand jour, et surtout ils consomment! Loisirs, culture, mode, partout on les courtise et partout ils ont leur place. Les hétéros doivent-ils être jaloux?» Suivent sept pages où l'on apprend que «le macho, déstabilisé par les luttes féministes, apprend que même les mouettes deviennent homos...», que «les élections municipales de 2001 ont inverti la donne politique dans la capitale» ou encore qu'«aux service culturels des ambassades, il est devenu presque impossible de faire carrière si l'on n'est pas au moins sympathisant de la cause». Sans compter qu'hormis une intervention de Christine Delphy, à propos du pouvoir d'achat des lesbiennes, les femmes dans tout cela sont bien inexistantes, le pouvoir hétéro ou homo ne concernant que des hommes, évidemment. Avec, évidemment, une citation de Marie-Jo Bonnet, présentée comme «historienne de la cause lesbienne», histoire de relancer la guerre entre les hommes et les femmes. Denis Quinqueton, «militant homosexuel et artisan du Pacs», a envoyé une lettre à Jean-François Kahn, président de la S.A. Marianne, et Laurent Neumann, directeur de la rédaction de Marianne, pour exprimer sa colère et son dégoût. «Quand Brasillach dans les années 30 comparait les juifs à des animaux, le problème, en tant que tel, n'était pas d'évoquer des français pratiquant telle ou telle religion: ça c'est la liberté d'expression. Le problème était l'ignominie avec laquelle il en parlait. (...) Le problème c'était le poison qu'il instillait dans la société française: ça c'est la responsabilité d'expression. Un corollaire de la liberté d'expression qui, loin de l'amoindrir, la renforce: parce que chaque être qui s'exprime devant dix personnes ou devant cent mille ne peut méconnaître le contexte dans lequel il s'exprime. Cela fait partie de notre condition d'Homme social. Pour pulvériser une société, miter le tissu social au point qu'il se déchire et que la vie soit violence, l'histoire nous enseigne plusieurs méthodes, hélas éprouvées. L'une d'elles est assez simple. Il s'agit de désigner des personnes en donnant à penser qu'elles ne relèvent pas d'une humanité pensante et fraternelle mais d'une population spécifique. On la stigmatise aux yeux des autres jusqu'à la caricature et on lui colle sur le dos quelques unes des crises qui font souffrir notre société. Et puis on recommence avec d'autres personnes. À ce train là, c'est évident, le tissu social, c'est vite un champs de ruines, un truc mité avec du désespoir dessous. Voilà c'est une méthode, il suffit de postuler que la civilisation, c'est trop compliqué et ça ne sert à rien. Je me trompe ou c'est exactement ce que font ces huit journalistes- consciemment, ou pire, inconsciemment- dans cet article de Marianne?» |
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