13/12/2005 Le député UMP du Nord Christian Vanneste va enfin répondre devant la justice aujourd'hui, mardi 13 décembre, de ses propos homophobes. La séance, initialement prévue en septembre, avait été reportée par la présidente de la chambre correctionnelle de Lille (lire Quotidien du 29 septembre). Retour sur les faits: le 26 janvier, Vanneste avait donné au quotidien lillois La voix du nord une interview dans laquelle il affirmait: «Je n'ai pas dit que l'homosexualité était dangereuse. J'ai dit qu'elle était inférieure à l'hétérosexualité. Si on la poussait à l'universel, ce serait dangereux pour l'humanité.» Et à propos des homosexuels eux-mêmes: «Pour moi leur comportement est un comportement sectaire.» Le 4 février, dans le quotidien Nord Eclair: «Je critique les comportements, je dis qu'ils sont inférieurs moralement.» Pour les associations SOS Homophobie et Act Up-Paris, ainsi que pour le Syndicat national des entreprises gaies (SNEG), Christian Vanneste s'est ainsi rendu coupable du délit d'injure à raison de l'orientation sexuelle. C'est la première fois qu'un élu sera jugé au regard de la loi du 29 juillet 1881 instaurant le délit d'injure par voie de presse, étendue aux propos homophobes au moment de l'adoption de la loi sur la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde). C'est justement lors de la discussion de cette loi, le 7 décembre 2004, que Christian Vanneste avait qualifié pour la première fois l'homosexualité de «menace pour la survie de l'humanité» (lire le compte-rendu officiel de la séance). Christian Vanneste, professeur de philosophie dans un lycée catholique, incarne la frange la plus «traditionaliste» du parti de la majorité. Il n'en est d'ailleurs pas à sa première déclaration nauséabonde. Il avait co-présenté, en avril 2004, une proposition de loi visant à rétablir la peine de mort pour les auteurs d'actes de terrorisme. C'est lui encore qui est à l'origine de l'amendement voté en février dernier afin que «les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif» de la colonisation française. Des propos qu'il a défendus tout récemment devant le Club de l'horloge, groupe de réflexion mêlant droite et extrême droite, dont il est proche. Le député de Tourcoing, que Nicolas Sarkozy a maintenu au sein du parti de la majorité, va-t-il revoir ses déclarations homophobes ou les maintenir? Le rassemblement prévu en marge du procès par les associations lilloises (lire Quotidien du 9 décembre) portera-t-il chance aux associations plaignantes? Réponses aujourd'hui, au palais de justice de Lille. |
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