15/12/2005 Un ancien CRS reconnu coupable d'avoir adressé des lettres racistes et homophobes à une trentaine de ses collègues, notamment parce qu'il s'estimait injustement apprécié par sa hiérarchie, a été condamné hier, mercredi 14 décembre, à cinq ans de prison, dont quatre ferme, par le tribunal correctionnel de Metz. Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet qui réclamait quatre ans ferme à l'encontre de Azedine Sebiane, 36 ans, membre de la CRS 30 de Metz et aujourd'hui révoqué de ses fonctions. Le prévenu a été reconnu coupable d'avoir, en août 2004, adressé au domicile d'une trentaine de ses collègues, des courriers nominatifs à caractère raciste, homophobe ou évoquant leur vie privée (lire Quotidien du 17 septembre 2004). Ces lettres anonymes comportaient notamment une liste de noms, d'«individus» jugés «indignes d'appartenir au corps des CRS». À chacun des noms correspondait une insulte lui étant personnellement destinée. «Plus de bougnoules, de négros, de juifs et de PD chez les CRS», ou encore «Porter la même tenue que nous ne fait pas de toi l'un des nôtres», était-il écrit. Le prévenu, qui comparaissait détenu à l'audience, a présenté des excuses pour ces actes qu'il avait, par ailleurs, reconnu durant la procédure. Vingt-sept fonctionnaires de la CRS 30, ainsi que le syndicat Unsa Police Pôle CRS, s'étaient constitués partie civile. Estimant ne pas avoir bénéficié des mesures d'avancement qu'il pensait mériter, Azedine Sebiane s'est dit injustement traité par sa hiérarchie mais aussi, lui-même, victime de «discriminations racistes». Aussi avait-il déposé plainte à la suite d'une mission de surveillance, en janvier 2004, devant l'ambassade d'Espagne à Paris, au cours de laquelle sa guérite avait été souillée d'injures racistes. «Ma conviction, mais je n'ai pas de preuve, c'est que M. Sebiane est lui-même l'auteur» de ces inscriptions, a fustigé le procureur de la République de Metz, Joël Guitton, considérant que le prévenu avait sali l'honneur de ses collègues et, au-delà, l'honneur «du corps, de l'institution» des CRS. «Quatre années, c'est une peine trop lourde», a plaidé pour la défense Me Dominique Boh-Petit, décrivant son client comme un homme «désespéré», «désorienté» qui, parce qu'il appartenait au corps des CRS, vit reclus dans sa cellule. L'avocate a réclamé en vain «une peine plus adaptée à sa personnalité et à son avenir». Outre la peine d'emprisonnement, l'ancien fonctionnaire a été condamné à verser 5.000 euros, au titre du préjudice moral, à l'un de ses ex-collègues et 1.000 euros à chacun des 26 autres. Il devra s'acquitter d'un euro symbolique auprès du syndicat Unsa Police. (avec AFP) |
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