26/01/2006 Valérie Pecresse (UMP), rapporteure de la mission, a défendu les conclusions, en expliquant que l'objectif était de «donner une cohérence globale au mariage, au couple et à la filiation». Elle a notamment justifié l'absence de mesures sur l'homoparentalité, en raison de témoignages «contradictoires» sur cette question, qui n'auraient pas permis de montrer que «c'était dans l'intérêt de l'enfant». Mais Nadine Morano (photo), qui s'était déjà exprimée en faveur du mariage et de l'adoption par les couples du même sexe, a qualifié le rapport d'«hypocrite». «Ce qui doit primer, c'est l'intérêt supérieur de l'enfant et de tous les enfants, y compris ceux des familles homoparentales», a souligné la députée UMP. Les propositions faites ne sont pas adaptées «à la réalité multiple des familles françaises et ne protègent pas tous les enfants», a-t-elle déploré. Patrick Bloche (PS) qui avait déjà déclaré hier que ce rapport était «conservateur», a justement expliqué que «la famille est là où les enfants sont» et qu'il faut donc protéger «tous» les enfants. Annick Le Petit (PS), également très déçue, a déclaré à Têtu que la délégation de la responsabilité parentale était une «mesure cosmétique». Pour la députée, «la droite française traduit bien les positions de l'Église sur le mariage. C'est quand même fou que ces gens-là, avec qui nous avons discuté pendant un an et qui avaient l'occasion de sortir du biologique, soient retombés dans leur postulat de départ». Elle a aussi regretté que seuls des experts aient été auditionnés, au détriment de témoignages des familles qui auraient pu partager leur expérience. Seule une certaine frange de l'UMP s'est réjoui des conclusions adoptées. Christine Boutin, tout d'abord, pour qui «le combat homosexuel ou le combat hétérosexuel, ce n'est plus le problème. L'enjeu, c'est de respecter l'altérité sexuelle, c'est rassembler le légal et le biologique. Sinon cela conduit à une société d'asservissement de l'homme contre l'homme.» De son côté, Jean-Marc Nesme a exprimé sa «satisfaction», au nom de l'«entente parlementaire» contre l'adoption par les couples homosexuels, des conclusions de la mission qui a rejoint les intérêts de cette entente. Il a néanmoins demandé «une clarification» sur les améliorations à apporter aux Pacs, dont il craint les «dérives». Du côté associatif, les réactions aux conclusions de la mission parlementaire ont été glaciales. L'APGL, qui fut auditionnée à plusieurs reprises, souligne que la mission «a choisi de s'arc-bouter sur le triptyque PME (Parent, Maman, Enfant) et de négliger la nécessaire protection des autres familles et de leurs enfants. L'universalisme de la République est de plus en plus le communautarisme de la majorité.» L'APGL, qui note «quelques minuscules avancées», rappelle aussi que la possibilité de déléguer la responsabilité parentale à un tiers dans les actes de la vie quotidienne, n'est pas une délégation de l'autorité parentale: cela «infériorise‚ les millions de parents qui au sein des familles recomposées ou homoparentales s'impliquent dans l'éducation des enfants». Pour l'Inter-LGBT, la mission «plonge le droit de la famille dans le formol». Sos Homophobie dénonce «un rapport sur la famille conservateur qui nie les évolutions des modèles sociaux» et rappelle que les propositions relatives à l'amélioration du Pacs ont été présentées au garde des Sceaux en 2004, sans le gouvernement ne s'en saisisse depuis. Pour le Collectif contre l'homophobie, «toutes les repentances des responsables de l'UMP et de l'UDF sur leurs dérapages lors du vote du Pacs, toutes les déclarations d'intention des leaders de ces partis sur leurs supposées modernité et ouverture sont définitivement balayées» à la lecture du rapport. «Aujourd'hui force est de constater que la droite française est la plus archaïque du monde; en effet, elle continue à défendre une vision traditionaliste du mariage qui ne correspond plus à la réalité», poursuit le collectif. Chez GayLib, le mouvement des homos rattaché à l'UMP, la déception mêlée à une certaine désillusion semble forte: ce rapport «édifiant» et «rempli de contradictions» «n'est qu'un gage donné aux plus conservateurs de nos parlementaires». GayLib se félicite néanmoins des propositions sur le Pacs ainsi que de la possibilité d'utiliser «la délégation de responsabilité parentale à un tiers» même s'il s'agit «d'une proposition cache-misère qui minimise le rôle du parent non-légal». GayLib appelle Nicolas Sarkozy à «se saisir de ce sujet avec la modernité et le sens de l'équité que nous attendons de lui et de l'UMP». Mais est-il vraiment possible qu'ils soient entendus? |
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