25/04/2005 L'adoption du projet de loi ouvrant le mariage aux couples du même sexe est loin de laisser indifférent. Les critiques immédiatement formulées par le Vatican ont été clairement rejetées vendredi 22 avril par la numéro deux du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega (lire Quotidien du 22 avril). «Les fonctionnaires doivent appliquer les lois que le gouvernement propose et que le parlement approuve», a dit Mme de la Vega à la suite de l'invitation faite aux fonctionnaires par le cardinal Alfonso Lopez Trujillo, président du Conseil pontifical pour la famille, d'exercer une «objection de conscience» contre le mariage des couples gay et lesbiens. «Aucune des décisions promues par ce gouvernement, dont la loi élargissant (le droit au) mariage ou la loi du divorce ne restreignent les droits de qui que ce soit ni ne portent préjudice à aucune famille», a affirmé Mme de la Vega lors d'une conférence de presse après le conseil des ministres. «Tous les citoyens vont pouvoir construire leur famille en fonction du droit canon s'ils le souhaitent et du droit civil s'ils le souhaitent», a-t-elle ajouté. En France, les associations espèrent que le courage politique des députés espagnols encouragera leurs homologues français. Saluant la «décision historique» du gouvernement et du Parlement espagnol, d'ouvrir le mariage civil à tous les couples, C'est l'bouquet! souligne que cette décision intervient au moment même où en France, la Cour d'appel de Bordeaux a annulé le mariage de Stéphane Chapin et Bertrand Charpentier et dénonce la conception «soi-disant traditionnelle du mariage» donnée par la juridiction. De son côté, Act Up-Paris estime que «l'Espagne doit servir de modèle» et appelle le gouvernement et les parlementaires français à légiférer maintenant sur la question. L'association demande notamment au Parti socialiste de tenir ses promesses du printemps 2004: «il ne peut pas à la fois critiquer le mariage de Bègles sous prétexte qu'un débat national doit être mené préalablement et ne rien faire pour que ce débat ait lieu.» Justement le mouvement Homosexualités Et Socialisme, qui «se félicite» du vote des députés socialistes espagnols, annonce qu'il présentera le 30 avril prochain à Lyon ses propositions au projet socialiste pour 2007, qui comprennent l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe. HES espère que cette «revendication légitime pourra trouver en France un débouché politique grâce au Parti socialiste.» En Italie, en revanche, l'adoption de ce texte a relancé l'idée d'une interdiction pure et simple du mariage pour les homos. Le ministre chargé des Réformes institutionnelles, Roberto Calderoli, a annoncé samedi, peu après avoir été confirmé dans ses fonctions, son intention de faire interdire les mariages homosexuels, «véritables actes contre nature». «Je vais soumettre immédiatement au gouvernement un projet de loi pour modifier l'article 29 de la Constitution afin de faire spécifier que le mariage, base de la famille, doit être entre personnes de sexe opposé», a-t-il annoncé. «Je pense que cette proposition est la meilleure manière de contrer la dérive qui vient d'Espagne, désormais le douzième pays à prévoir le mariage entre des personnes du même sexe, un véritable acte contre nature, et par là même, la possibilité pour ces personnes d'adopter des enfants», a expliqué le ministre. Roberto Calderoli est membre de la Ligue du nord, le parti populiste et xénophobe de la coalition gouvernementale dirigée par Silvio Berlusconi. |
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