02/03/2006 Plusieurs entrepreneurs, créanciers de la société Rainbow Attitude, dénoncent «une énorme escroquerie» suite à la disparition totale des dirigeants du «salon de la vie gay» (lire Quotidien du 9 février). Ils se demandent aussi où est passée la recette du salon, estimée à presque 500.000 euros… En effet, moins d'une semaine après la clôture de la troisième édition du salon, le 24 octobre 2005, Régine Corti et ses collaborateurs, Philippe Benhamou, Philippe et Jean-Claude Sultan, expliquaient à leurs anciens prestataires avoir été cambriolés dans leurs locaux, rue Saint-Marc, dans le 2e arrondissement de Paris, et que le coffre-fort contenant la recette avait été dérobée. Inquiète (un précédent vol avec effraction avait été déclaré à la police en 2004, après la deuxième édition du salon également), Chrystèle Gimaret, patronne de l'entreprise de nettoyage Artupox, qui partage le même bâtiment que Rainbow Attitude et qui devait en percevoir 17.000 euros, a réclamé puis obtenu une injonction de payer (comme quatre autres entreprises, dont le Parc des expositions) par le tribunal de commerce de Paris, où aucun représentant de la SARL n'est venu plaider sa cause. Et pour cause: moins d'une semaine après le salon, tous les dirigeants avaient disparu dans la nature. Le siège social a été entièrement vidé, durant la nuit, selon des voisins. D'après l'enquête de Têtu, au moins 15 entreprises ou travailleurs indépendants n'ont jamais été rémunérés pour leurs services durant le salon, auxquels il faut ajouter le bailleur du siège social, l'imprimeur, les compagnies de téléphone et d'électricité… Pourtant, il est peu probable que l'intégralité de la recette du salon ait été dérobée lors du cambriolage: plusieurs témoins auraient vu des camions de transport de fond apporter la recette des entrées à la banque, chaque soir au moment du salon, et une partie des entrées aurait été perçue par carte bancaire. «On est devant une grosse arnaque, et une volonté certaine de ne pas payer», estime Chrystèle Gimaret, qui a déjà déposé une plainte au pénal au début du mois de février. Le procureur de la République pourrait retenir la qualification d'escroquerie. En effet, «le plus louche dans cette histoire, affirme une source proche du dossier, est que Rainbow Attitude ne s'est même pas déclarée en faillite comme la loi l'ordonne, ce qui leur aurait permis d'échelonner leur dette et de donner un gage de bonne foi. Régine Corti déclarait même à Têtu, le lendemain du salon (lire Quotidien du 25 octobre 2005), qu'elle avait encore des projets pour 2006, sans évoquer de problèmes financiers. Cette interview apparaît comme un élément à charge aujourd'hui, pour démontrer l'escroquerie.» Si les dirigeants de l'entreprise ne réapparaissent pas et que la justice confirme le délit, ce serait du jamais vu dans le milieu gay. Beaucoup de partenaires appartenaient à la communauté homosexuelle. «Je me sens déçu et trahi, explique Emmanuel Scoriel, régisseur, collaborateur de Rainbow depuis trois ans. L'entreprise lui doit cette année 3.000 euros. On avait une relation presque amicale, et subitement, plus rien. Il y a au minimum un manque de respect.» http://www.tetu.com/images_news/11278193801.jpg |
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