05/04/2006 Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné les six agresseurs mineurs de David Gros à des peines de 2 à 12 mois de prison ferme (lire Quotidien du 8 mars). Le plus jeune écope d'un an de prison, dont dix mois avec sursis, et quatre autres sont condamnés à deux ans de prison, dont neuf mois ferme. Le mineur le plus impliqué dans les coups portés à la victime se voit infliger deux ans de prison dont un an ferme. Le caractère homophobe de l'agression a été retenu par le tribunal, qui octroie un euro symbolique de dommages et intérêts à Sos Homophobie et à la Ligue des droits de l'Homme, parties civiles au procès. David Gros devra être à nouveau examiné par des médecins experts sur son état physique et psychique, qui n'est toujours pas consolidé un an et demi après son agression. Dans l'attente de cette expertise finale, le tribunal a condamné solidairement ses agresseurs à lui verser 20.000 euros de provision sur la future condamnation au civil. Pour son avocat, Me Alain Molla, cette condamnation traduit une juste application de la loi. «Cependant, compte tenu de l'état des prisons françaises, la peine ne viendra pas compenser les carences éducatives des parents, déplore-t-il. Tant que «pédé» restera une insulte socialement admise, les mentalités resteront en retard par rapport à la législation.» Dans l'entourage de David Gros, on espère que cette condamnation produira un électrochoc chez ses agresseurs. «Même s'ils ont commis un acte inhumain, nous leur souhaitons, en tant qu'adultes, d'arriver à révéler en eux l'humanité qu'ils n'ont pas été en mesure de développer dans leur milieu familial pendant leur adolescence», pouvait-on entendre à la sortie du tribunal. David Gros, qui a préféré ne pas se rendre à l'énoncé du verdict, devrait être présent aujourd'hui à l'audience de son septième agresseur, majeur. En effet, à 14h, comparait devant le tribunal correctionnel de Marseille, Patrick Brandello. Le jeune homme est accusé, au même titre que les mineurs, d'avoir, en réunion, passé à tabac David Gros, avec des casques et des barres de fer, en raison de son orientation sexuelle. Mais ses avocats ne pourront pas plaider l'excuse de minorité comme cela a été le cas pour ses comparses. Il encourt jusqu'à dix ans de prison. L'association Ensemble contre l'homophobie appelle à un nouveau rassemblement de soutien à David à 13h45 aujourd'hui devant le Palais de justice de Marseille. |
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