06/04/2006 «Je ne suis pas homophobe. J'ai participé à des chasses aux pédés quand j'étais jeune, mais sans violences. Concernant David Gros, j'étais présent lors de l'agression, mais je n'ai pas frappé et je n'ai presque rien vu. J'ai suivi la bande car je ne voulais pas faire un kilomètre à pied pour rentrer chez moi». C'est par ces mots que Patrick Brandello, a expliqué hier, devant le tribunal correctionnel de Marseille, sa présence en août 2004, sur les lieux de l'agression de David Gros (lire Quotidien du 5 avril). Patrick Brandello a ainsi voulu se dédouaner, alors qu'il a traqué David Gros dans sa fuite pendant près d'un kilomètre «Ça sonne faux. Vous invoquez l'amnésie sur les conseils peu judicieux de votre avocat. Vous essayez tout pour minimiser votre responsabilité au point de devenir incohérent», lui rétorque Fabrice Karcenty, le procureur. «Tout ce dossier transpire l'homophobie», rajoute-t-il. Selon l'enquête judiciaire en effet, Patrick Brandello aurait prémédité avec les six mineurs (condamnés hier pour les mêmes faits) l'organisation d'une «chasse aux pédés». Ils se seraient armés pour cela. Deux témoignages concordants affirment que le lendemain de l'agression, Patrick Brandello s'était même vanté d'avoir «fracassé un pédé». Pendant l'audience, la juge montre les photos du visage polyfracturé de David. «Qu'est-ce que vous ressentez face à ces photos?» lui demande-t-elle. «C'est pas beau. Mais je n'ai pas tapé» se contente-t-il de répondre. «Qu'avez-vous fait alors?» interroge Me Allain Molla, l'avocat de David. «Rien et tout! Rien, si on considère que vous n'avez pas frappé. Mais vous êtes coacteur d'une agression où vous vous en êtes pris à l'identité de quelqu'un. Et l'identité, c'est tout», plaide Alain Molla. Avant de rajouter: «La honte a changé de camp. Le pédé ne s'écrase plus.» Me Caroline Mécary, avocate de Sos homophobie, partie civile, s'adresse à Brandello : «Vous avez été malhonnête et lâche. Vous n'êtes pas normal. Être normal, c'est être civilisé. Vous n'avez pas su saisir la chance qui vous était offerte lors de ce procès». Alors que le procureur avait requis quatre ans de prison dont deux avec sursis, le tribunal a condamné l'agresseur à trois ans de prison dont un an ferme. La Ligue des droits de l'homme et Sos homophobie, parties civiles dans le procès, se voient octroyer 500 euros de dommages-intérêts. Patrick Brandello avait rendez-vous ce matin avec le juge d'application des peines pour un éventuel aménagement de sa condamnation. Il est possible qu'il ne rentre pas en prison si le juge lui impose un bracelet électronique. |
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