20/06/2006 Des prises de risque qui restent à un niveau élevé depuis 2002, tel est le principal enseignement que l'on peut tirer des résultats du Baromètre gay 2005, publiés le 20 juin dernier dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) par l'Institut de veille sanitaire (lire Quotidien du 20 novembre 2003). Cet organisme est allé vite pour analyser, sous la plume d'Annie Velter, les 3.300 questionnaires déposés dans 72 établissements parisiens gay (bars, saunas et sex-clubs), ou distribués par des équipes du Sneg et de Aides Ile-de-France. 85% des hommes s'y définissent comme homosexuels, plus de la moitié vivent seuls, et plus de neuf répondants sur dix ont déjà pratiqué au moins une fois un test de dépistage. Parmi ces derniers, 14,7% se déclarent séropositifs. Les comportements à risque sont toujours importants, puisque 35% des répondants ont eu au moins une pénétration anale non protégée au cours des 12 derniers mois avec des partenaires occasionnels. Même si ce chiffre est quasi stable depuis la précédente enquête, en 2002, il existe des différences notables entre séronégatifs et séropositifs. Chez ces derniers, la non-protection des rapports anaux continue à augmenter significativement. Selon Gilles Brücker, le directeur de l'InVS, cette tendance est inquiétante. «Les prises de risque restent très importantes et même parfois elles augmentent, principalement chez les séropositifs», commente-t-il à la publication de ces chiffres. «S'agit-il d'un manque d'information ou est-ce une volonté de passer outre les messages de prévention? On est là face à une question qui va nécessiter de bien comprendre et d'analyser les mécanismes de la prise de risque. L'information seule ne suffit pas à générer des comportements de prévention, mais nous avons beaucoup de difficultés à changer la tendance.» Ce même numéro du BEH publie des données inquiétantes sur la progression de deux infections sexuellement transmissibles, la syphilis et le lymphogranulome vénérien (LGV). Enfin, pour parfaire un tableau de plus en plus sombre, les données issues de la déclaration obligatoire de la séropositivité (lire Quotidien du 19 mai 2004) montrent que les gays représentent une part toujours plus importante des nouvelles découvertes de séropositivité, avec 31% de l'ensemble des nouveaux cas au premier semestre 2005 contre 24% au premier semestre 2003. Pas de quoi être particulièrement fier à trois jours de la gay pride parisienne. Plus de renseignements sur www.invs.sante.fr |
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