23/06/2006 Posté sur un char, en chemise rose et pantalon blanc, Florent Morellet, Français de New York, naturalisé Américain, et figure locale bien connue, sera dimanche 25 juin le «grand marshal» de la gay pride new-yorkaise, ce qui signifie qu'il défilera en tête de la marche, aux côtés de l'autre «grand marshal» la conseillère municipale et grande activiste LGBT Christine Quinn. Tous les ans, les gay prides nord-américaines désignent leurs «grands marshals», des personnalités du monde LGBT ou des icônes, pour conduire la parade. «C'est un honneur formidable», dit dans un grand sourire celui que tout le monde appelle juste Florent, du nom de son restaurant installé depuis 21 ans dans le Meatpacking District, ex-quartier industriel interlope devenu le plus branché de Manhattan. À 53 ans, il a été de tous les fronts, défenseur des droits des homosexuels, des droits des malades, témoin, comme tant à New York, de l'arrivée du sida. «Le premier article sur le sida dans le New York Times est paru en 1981, je m'en souviens bien. J'étais un peu inquiet mais encore dans le déni.» Après 1984, impossible de se voiler la face. En 1986, la ville fait fermer les bars et backrooms gay qui, avec les boucheries industrielles, constituent alors l'essentiel du quartier. Son restaurant, installé dans un vieux diner, devient un centre de l'activisme anti-sida, de réunions en soirées de charité. «J'ai de suite utilisé mon restaurant, pour m'aider et aider les autres.» Florent lui-même découvre sa séropositivité en 1987. Pas question de la cacher: il décide d'afficher ses T-4, les chiffres mesurant ses défenses immunitaires, sur les menus au-dessus du comptoir. L'initiative fait le tour des journaux. «Ça a eu un effet formidable. Non seulement je n'ai perdu aucun client, mais d'autres sont venus, dit-il. Il faut vivre! Être dans le placard de la maladie, c'est nocif pour la santé, trop de stress.» Depuis 20 ans, Florent a perdu beaucoup d'amis et son mari, Daniel, «épousé» en grandes pompes en 1986. Sous ses mèches poivre et sel, ses yeux prennent parfois une lueur de fatigue, vite chassée par de grands éclats de rire. L'homme est occupé: militant du droit à choisir la fin de sa vie, du droit à l'avortement, opposant à la guerre en Irak, passionné d'art et d'architecture, amoureux de son quartier. Dimanche en tant que «grand marshal» de la gay pride, il emmènera la parade et ses centaines de milliers de participants le long de la Cinquième Avenue, selon lui un moment de fête et de revendication. «Il faut rester sur le qui-vive», dit-il, optimiste pourtant quant à l'avenir des droits des gays et des lesbiennes: «La droite religieuse est furieuse, mais dans le pays il y a une vraie évolution. Le pays n'est pas prêt pour le mariage des couples du même sexe, mais ça viendra, c'est un combat à long terme.» (avec AFP) http://www.restaurantflorent.com/ http://www.tetu.com/images_news/11510488061.jpg |
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