26/06/2006 Quel que soit le point de vue, c'était gigantesque. 800.000 personnes, selon les organisateurs, et 600.000 personnes selon la police, qui n'a pas compté mais simplement estimé les manifestants (400.000 dans le cortège, 200.000 spectateurs) venus défiler samedi 24 juin à Paris à l'occasion de la Marche des fiertés LGBT. C'est en tout cas davantage que l'an dernier, alors que la Gay pride prenait cette année une tournure plus politique que jamais: «Pour l'égalité en 2007» clamaient les manifestants, à quelques mois de la présidentielle. De nombreux élus de gauche étaient présents, parmi lesquels le numéro un du PS, François Hollande, venu réaffirmer que l'ouverture du mariage aux homosexuels était «un engagement du PS» et sera «demain une loi» si la gauche accède au pouvoir en 2007. Les socialistes Bertrand Delanoë, Dominique Strauss-Kahn, les Verts Dominique Voynet et Yves Cochet étaient là, mais pas Ségolène Royal. «Je suis content que les socialistes aient enfin surmonté certaines réticences. Si demain la droite se rallie, je ne m'en plaindrai pas», a assuré Jack Lang. Jean-Luc Romero était le seul élu de droite alors que l'Inter-LGBT, qui organisait la Marche, a réagi à la «réflexion» lancée par Nicolas Sarkozy sur le mariage et l'adoption (lire Quotidien du 23 juin): «au lieu de réfléchir tout haut», le président de l'UMP serait mieux inspiré de fournir des «réponses», a déclaré son porte-parole Alain Piriou, qui craint une «stratégie de contournement». Parmi les chars les plus applaudis samedi: les mariées et mariés de l'association David et Jonathan (photo) et la banderole «Sida: j'irai danser quand même» d'Act Up-Paris – un immense rainbow flag endeuillé noir et rose, de 45 mètres de long. Trois minutes de silence ont été respectées à 16 heures, «pour ne pas oublier le sida». Le défilé s'est terminé comme chaque année par une immense discothèque, place de la Bastille, rappelant qu'au-delà des revendications politiques, la Marche est aussi une fête et une occasion d'afficher notre fierté. Pour la deuxième année, une Marche des tordues plus radicale a pris le relais: 300 personnes ont marché jusqu'à Ménilmontant, revendiquant d'être «les forces du désordre» dans une société «hétéropatriarcale et réglée par les normes de genre». |
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