26/09/2006 Une ordonnance de non-lieu a été rendue hier, lundi 25 septembre, dans l'affaire relative à l'agression de Sébastien Nouchet, qui avait été brûlé dans son jardin, à Nœux-les-Mines le 16 janvier 2004 (lire Quotidien du 20 janvier 2004). «Nous n'avons pas pu élucider l'affaire et un non-lieu a donc été rendu, a déclaré à l'AFP Louis Wallon, procureur de la République de Béthune. Nous n'avons aucune certitude dans un sens ou dans l'autre, on ne sait pas avec des circonstances probantes ce qui s'est passé». Ce non-lieu, qui signifie que l'affaire est close, intervient un an après la remise en liberté d'un jeune homme, Yannick Cornuel, qui avait été mis en examen et incarcéré, avant d'être libéré en raison de l'absence de preuves (lire Quotidien du 14 mai 2004). Yannick Cornuel avait été condamné en 2002 pour avoir agressé Sébastien Nouchet et son compagnon Patrice Jondreville, alors qu'ils vivaient à Lens. Comme nous l'écrivions déjà en juin 2005 (lire Têtu n°102), le non-lieu prononcé hier était prévisible. Il y a un an déjà, les avocats de la victime et des parties civiles dénonçaient le déroulement de l'enquête: la scène du crime n'avait été isolée par la police scientifique afin de relever toutes sortes d'éléments. Ensuite, dans les heures qui avaient suivies son agression et avant qu'il soit placé en coma artificiel du fait de la gravité de ses brûlures, Sébastien Nouchet déclarait pouvoir reconnaître ses agresseurs, déclarations consignées dans un procès-verbal. Il a pourtant fallu attendre trois mois avant que des écoutes téléphoniques ne soient mises en place et qu'une perquisition soit faite chez Yannick Cornuel, le tout se révèlant infructueux. «Ce non-lieu était prévisible en raison du manque d'éléments matériels réunis au cours de l'instruction, a déclaré à Têtu Me Caroline Mécary, avocat de SOS Homophobie, partie civile. Mais l'ordonnance ne remet pas en cause l'agression de Sébastien Nouchet, elle la reconnaît. D'un point de vue juridique, qu'on arrive à un non-lieu parce qu'il n'y a pas suffisament d'éléments matériels ne doit pas nous choquer. C'est le fonctionnement normal de la justice. Après, il faut s'interroger sur le fait de savoir si on s'est donné les moyens de réunir ces preuves.» Me Caroline Mécary souligne également que «cela ne signifie pas que le dossier est totalement enterré. On a encore 10 ans devant nous, il se peut très bien qu'un jour quelqu'un parle. Cela s'est vu dans d'autres affaires pénales.» Ce qui est certain en tout cas, c'est que Sébastien Nouchet vivait très mal depuis quelques mois l'idée cette issue judiciaire. «D'après ce que j'en sais, Sébastien Nouchet vit ce non-lieu comme la négation de son histoire», explique Me Mécary avant d'ajouter sur l'absence de travail de la police scientifique: «c'est un vrai gâchis. Regardez ce qui vient de se passer aux Tartêrets. L'agression de deux gendarmes a entraîné l'envoi de la police scientifique qui a fait des relevés partout aux alentours. Cela devrait être le cas tout le temps et pour toutes les victimes. Malheureusement, l'affaire Nouchet montre bien que cela n'est pas le cas.» En l'absence de preuves, les investigations avaient été orientées vers la personnalité de la victime, son entourage et ses habitudes de vie. Avaient été soulevées par les enquêteurs sa fragilité psychologique et ses tentatives de suicide, laissant planer le doute quant à la véracité de son agression. Doute qui planera toujours sur cette affaire, tant qu'un témoignage ou un indice ne viendra pas y mettre un terme. Sébastien Nouchet est injoignable depuis plusieurs jours. |
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