30/08/2001 Les témoins à décharge comme l'accusation ont invoqué les principes de l'islam, mercredi, à la reprise du procès devant un tribunal d'exception des 52 Egyptiens poursuivis pour "pratiques homosexuelles" après une rafle dans un boîte de nuit sur le Nil. "La loi habilite la cour de sûreté de l'Etat à examiner cette affaire parce qu'elle comporte une accusation de mépris des religions, et affecte donc la société", a expliqué le représentant du Parquet, Achraf Helal, à l'ouverture de l'audience. "La pratique de la débauche n'est qu'un aspect du mépris des religions", a-t-il ajouté. Deux des prévenus, Chérif Farahat et Mahmoud Ahmed Allam, sont accusés, outre de pratiques homosexuelles, "d'exploiter la religion musulmane pour propager des idées extrémistes, d'introduire des modifications aux versets du Coran afin de mépriser les religions monothéistes et le prophète Mahomet, d'inventer un mode de prière différent de la prière musulmane", selon l'acte d'accusation. Les 50 autres accusés sont uniquement poursuivis pour avoir fait "des pratiques homosexuelles un principe fondamental de leur groupe, afin de créer des dissensions sociales, et de s'être adonnés à la débauche avec des hommes". Le procès, dont la prochaine audience a été fixée au 5 septembre, se déroule devant le tribunal correctionnel de la Haute Cour de sûreté de l'Etat, une cour d'exception dont les verdicts sont sans appel. L'audience de mercredi s'est déroulée en présence de représentants des ambassades américaine, canadienne, belge, danoise et suisse, mais sans la participation d'aucune organisation égyptienne de défense des droits humains. Les ONG égyptiennes ont d'ailleurs multiplié ces derniers jours leurs condamnations des pratiques homosexuelles. "Nos activités, fondées sur un mandat populaire, ne peuvent en aucun cas aller à l'encontre des convictions prédominantes dans la société", a ainsi expliqué le secrétaire général de l'organisation égyptienne des droits humains (OEDH), Hafez Abou Saada. "Ceci n'est pas un procès lié aux libertés, mais une affaire de prostitution", a-t-il affirmé, cité cette semaine par l'hebdomadaire Al-Ahram Al-Arabi, ajoutant que l'OEDH ne "peut pas approuver les pratiques extrémistes et anormales". Selon Amnesty International, le droit de ces hommes à un procès équitable n'est pas respecté, notamment en raison de l'impossibilité de faire appel de la décision. Pour l'association, "cette disposition contrevient à l'article 14(5) du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que l'Egypte a signé et qui précise : "Toute personne déclaré coupable d'une infraction a le droit de faire examiner par une juridiction supérieure la déclaration de culpabilité et la condamnation, conformément à la loi". |
Source : Têtu |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|