15/01/2007 François Ayissi, l'un des 11 jeunes gens incarcérés pour homosexualité présumée l'année dernière, a été à nouveau arrêté, mercredi 10 janvier, au commissariat de Bastos à Yaoundé (lire Quotidien du 13 juin 2006). Il y reste détenu pour «agression sexuelle sur mineur de 14 ans de même sexe», comme l'ont constaté sur place, lundi 15 janvier, deux journalistes de Têtu. «Depuis ma sortie, a expliqué François [il a été libéré pour manque de preuves le 13 juin 2006, après plus d'un an de détention], j'avais repris mon travail de cuisinier auprès de mon ancien employeur. Il savait bien sûr pourquoi j'avais été mis en prison. J'ai travaillé dans son hôtel pendant sept mois, nourri et logé mais sans toucher le moindre salaire. Il y a deux semaines, j'ai démissionné et exigé d'être payé. Mercredi, un intendant de l'hôtel, son cousin, m'a emmené au commissariat, pour y toucher mon salaire de 200.000 francs CFA (300 euros). Je n'avais pas le choix, j'ai accepté. Les policiers m'ont gardé pour la nuit au commissariat et le lendemain, la femme de mon patron a amené un enfant, un handicapé mental, et a affirmé que je l'avais violé. Pourtant, pendant sept mois, ils ne m'avaient jamais rien reproché. Depuis, sans contact avec l'extérieur, je n'ai pu encore recevoir aucune visite et je n'ai pas d'argent pour payer un avocat.» François Ayissi assure aller bien. M. Levodo, l'officier chargé de l'enquête, également rencontré par Têtu, promet qu'il sera déféré devant le parquet au plus tard mardi, «en attendant l'examen médical du mineur». Les anciens détenus de Yaoundé connaissent encore une réinsertion très difficile. L'arrestation de François Ayissi démontre la fragilité de leur statut, après avoir été désignés publiquement comme «homosexuels». Le nouveau code de procédure pénale du Cameroun, qui vient d'entrer en vigueur, aurait pourtant dû prévenir ce type d'arrestations sans preuves. |
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