21/10/2005 Dès 7h20, hier matin, jeudi 20 octobre, la police de Varsovie a été submergée de coups de téléphone d'habitants qui ont découvert près d'arrêts de bus, de ponts et de grands croisements 13 paquets identiques qui faisaient penser à des bombes. Des centaines de policiers et de pompiers ont aussitôt coupé la circulation et la capitale s'est vite retrouvée paralysée. Après examen des colis, la police a constaté que les bombes étaient fausses mais préparées d'une façon très professionnelle, contenant même du salpêtre, utilisé dans la fabrication d'explosifs. Au même moment, plusieurs rédactions ont annoncé avoir reçu des courriels dans lesquels des organisations jusqu' à présent inconnues, les Brigades PowerGay et Fort Pédé revendiquent la responsabilité de l'action. «Vous paralysez notre vie alors nous allons paralyser la vôtre», écrivent les auteurs de la lettre, qui expriment leur colère à l'encontre de la société homophobe qui rejette les personnes LGTB. L'action est présentée comme une manifestation de vengeance et une démonstration de force. Les auteurs annoncent aussi être en possession de véritables explosifs. Lech Kaczynski, maire de la capitale, candidat à la présidence du pays et homophobe assumé, a mis fin prématurément au pèlerinage qu'il effectuait à Czestochowa, principal centre du culte catholique du pays. Lors d'une conférence de presse, il a qualifié l'action de «terreur psychique». Il a aussi affirmé ne pas croire que ses auteurs soient réellement des gays ou des lesbiennes. «J' apprécie le niveau d'organisation des milieux gay mais ils ne sont certainement pas aussi professionnels, surtout dans ce genre de domaine qui est très brutal», a-t-il ajouté avec une évidente ironie. Pour l'instant, on ne connaît pas les vrais organisateurs de l'action. Selon Robert Biedron, le chef de Campagne contre l'Homophobie, qui toute suite a condamné les faux attentats, «on ne peut pas exclure que l'action soit due à un groupe de personnes LGBT déçues par la vague d'homophobie en Pologne». Mais pour d'autres commentateurs, il pourrait s'agir d'une provocation émanant du maire de la ville lui-même. À quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, qui aura lieu dimanche 23 octobre, Lech Kaczynski a 10 points de retard sur son adversaire Donald Tusk. Les fausses bombes ont pu être utilisées pour créer une atmosphère de peur, ce qui lui permettrait d'apparaître comme le sauveur de la ville, l'homme fort qui rétablit l'ordre. Cette théorie est loin d'être farfelue, car l'extrême droite, depuis des mois, joue la carte gay pour effrayer et manipuler les électeurs. |
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