12/09/2001 L'avenir commercial du film Karmen, du réalisateur sénégalais Joseph Gaye Ramaka, est sérieusement compromis au Sénégal, où il est jugé blasphématoire par certains Mourides qui en ont empêché ce week-end la projection, a rapporté lundi 10 septembre la presse dakaroise. Les Mourides sont l'une des deux plus puissantes confréries musulmanes du pays. Samedi soir, plusieurs dizaines de manifestants, certains armés de gourdins, s'étaient regroupés devant un cinéma de Dakar, fermement décidés à empêcher la projection du film, qui n'a finalement pas été diffusédiffusé. Les manifestants, répondant à l'appel lancé par un marabout sur une radio de la capitale, reprochaient en particulier l'utilisation dans le film de chants religieux mourides lors de l'enterrement d'une lesbienne. Selon la presse, certains manifestants ont promis de "mettre le feu à toutes les salles" où le film serait projeté. Le ministre sénégalais de la Culture, Amadou Tidiane Wone, a indiqué lundi que la Commission nationale de contrôle de la cinématographie se réunirait "très prochainement pour donner un avis technique sur le film", a rapporté l'Agence de presse sénégalaise (APS, officielle). D'ici là, la suspension provisoire de la projection du film s'inscrit dans le cadre de la préservation de l'ordre public, qui a été "perturbé" samedi, a ajouté le ministre. Karmen, version exotique du Carmen de Prosper Mérimée et de Bizet, avait été présenté en juin au festival de Cannes et était sorti en juillet à Dakar, où sa projection n'avait alors provoqué aucune manifestation (avec AFP). |
Source : Têtu |
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