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Menacé d'un zap par des activistes transsexuels, Didier Lestrade annule une séance de dédicaces | 18/04/2007 Invité à venir signer son dernier livre, Cheikh-Journal de campagne (lire Têtu n°122 en kiosques depuis le 18 avril), par la librairie parisienne Les Mots à la bouche, le jeudi 19 avril, notre collaborateur Didier Lestrade, également fondateur d'Act Up-Paris, a finalement annulé la rencontre. Cette décision fait suite à une menace de zap de la part d'activistes trans qui l'accusent d'homophobie et de transphobie. «Ces mails proviennent de personnes du milieu trans qui accusent Didier Lestrade de transphobie (et d'homophobie). Base de ces accusations: trois passages de son livre (page 113) , écrivait Walter Paluch, pour Les Mots à la bouche, dans un premier communiqué. Nous avons signalé aux auteurs de ces mails que nous ne sommes pas responsables des propos d'un auteur qui vient signer son livre et leur avons proposé de venir discuter avec Lestrade. Suite à cela, nous avons reçu d'autres informations disant qu'une manifestation se prépare pour jeudi prochain parce qu'avec la signature nous cautionnerions un auteur transphobe.... Nous défendons la liberté d'expression et ne sommes pas prêts à céder aux menaces. De notre côté nous maintenons la séance de signature.» Un deuxième communiqué a ensuite annoncé l'annulation, transmettant un message de Didier Lestrade: «Je m'excuse auprès des lecteurs et amis qui désiraient venir à la dédicace jeudi soir, mais je connais trop bien le système du zap pour me laisser piéger par une polémique de cet ordre. Certains crieront victoire, qu'importe. Depuis plus de 20 ans, j'ai créé des médias et des structures associatives qui ont offert une information sur la situation des transsexuels et je n'ai pas à rougir de mon militantisme. Si certains me considèrent désormais "homophobe" et "transphobe", cela montre bien à quel point ces accusations sont souvent lancées, aujourd'hui, d'une manière stérile.» «Nous honorons la décision de Didier Lestrade qui ne veut pas, par sa pure présence, mettre notre librairie en difficulté, assure Walter Paluch. Il s'agit d'une réaction aux menaces que nous avons reçues ces derniers jours, il ne s'agit pas d'une fuite devant l'adversaire. Ceux qui le connaissent savent qu'il n'a jamais craint la confrontation. Mais nous déplorons que la libre pensée, la liberté d'expression en sortent bafouées, une fois de plus. […] Nous regrettons que certaines personnes de la communauté LGBT reproduisent, contre l'un des leurs, les mêmes schémas qu'applique la majorité bien-pensante de notre société en général pour faire taire quelqu'un qui pose des questions politiquement incorrectes, qui dénonce les dérives de sa communauté, qui appuie là où ça fait mal, qui nage à contre-courant.» Et de conclure: «La liberté d'expression est fondamentale, nous la défendrons toujours.» |
Source : Par Quotidien de Têtu - Copyright tetucom 2007
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