13/02/2001 Pourquoi sommes-nous fous, créatifs, voleurs, obsédés, impulsifs ou tendres ? Quel rôle jouent en la matière notre environnement et nos gènes ? Le décryptage presque complet du génome humain, annoncé lundi 12 février, relance ce débat ancestral. "Le séquençage du génome humain va bouleverser la psychiatrie et la psychologie", proclament les chercheurs du Kings College de Londres dans la dernière livraison de l'hebdomadaire scientifique américaine Science. "La conséquence la plus importante portera sur la compréhension du fondement neurobiologique des différences entre les êtres humains, et une meilleure compréhension des maladies" mentales, assurent-ils. Ces mêmes chercheurs minimisent la vision pessimiste d'un avenir marqué par le déterminisme. Les gènes sont apparemment plus importants que l'environnement pour façonner les comportements, expliquent-ils en se référant notamment à des études pratiquées sur des jumeaux élevés par des familles différentes. Mais en tirer la conclusion que l'instinct criminel, l'excellence sportive ou l'homosexualité sont génétiques n'est légitimé que par le désir de faire les gros titres, pas par la connaissance scientifique, soulignent-ils. En tout état de cause, le comportement est vraisemblablement le résultat d'une interaction complexe entre plusieurs gènes, selon eux. Et il est profondément affecté par les codes moraux et les pressions sociales. "L'effet des gènes sur des caractéristiques complexes comme le comportement est de l'ordre du probable, pas du déterminé", a expliqué à l'AFP l'un des auteurs, Peter McGuffin, de l'Institut de psychiatrie de Kings College. La connaissance du génome devrait être particulièrement bénéfique pour identifier les troubles mentaux d'origine génétique, première étape vers la fabrication de médicaments, a souligné M. McGuffin. Autre terrain de prédilection des chasseurs de gènes, les séquences d'ADN qui fragiliseraient tel ou tel individu face au risque de dépendance. "Entre 40 et 60% des causes de dépendance, qu'il s'agisse d'alcool, d'opiacés ou de cocaïne, sont génétiques", explique l'équipe dirigée par Eric Nestler, du University of Texas Southwestern Medical Center, dans l'hebdomadaire scientifique britannique Nature (avec AFP). |
Source : Têtu |
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