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Jean-François Bizot, disparition d'une figure de l'underground | 10/09/2007 Jean-François Bizot est mort samedi dernier, le 8 septembre, des suites du cancer, le fameux «Jack le squatter» à qui il avait consacré un livre, Un moment de faiblesse, pied de nez, comme il en avait l'habitude, à la maladie. Journaliste, reporter, découvreur de talents, bourlingueur tout autour du monde, mélangeur de personnalités, grand fêtard, patron de presse, cinéaste, mélomane incroyable, détecteur de tendance, homme de radio, écrivain, chef de bande… Bizot était tout ça à la fois et bien plus. Un personnage fantasque et volubile, dont la curiosité n'avait d'égal que le regard décalé qu'il portait sur toutes choses, tout lieux, tous mouvements, toutes nouveautés, toutes communautés… Fondateur d'Actuel, qui apporta la notion de modernité en France, puis de Radio Nova qui thématisa le concept de sono mondiale en parlant de hip-hop, de raï ou de techno avant toutes les autres radios, puis de Nova magazine mensuel de décryptage de la capitale, Jean-François Bizot a aussi publié des livres, comme les fabuleux Histoire de l'Underground, Vaudou et compagnies sur ses pérégrinations en Afrique ou Free Press qui recensaient tous les journaux ou fanzines contestataires des années 70. Pour l'avoir connu et côtoyé de longues années, Bizot fut un père spirituel qui m'a tout appris de mon métier de journalisme. Un mec capable de vous raconter comment Jean Genet avait débarqué dans son bureau pour lui réclamer du fric pour les Black Panthers, de se passionner pour les homos planqués du Front National ou de vous offrir un exemplaire rare d'un fanzine pédé introuvable des 70's… Car au-delà du personnage fort en gueule, capable d'exprimer mille idées à la minute, brouillon et agité jusque dans ses paroles, se cachait un grand timide à la générosité incroyable. |
Source : Par Patrick Thévenin pour Têtu - Copyright tetucom
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