08/02/2006 La coalition libérale, formée par quatre partis de droite, a éclaté lundi 6 février, suite à la décision prise par le Premier ministre, Mikulas Dzurinda, de rejeter un texte autorisant un recul sans précédent des droits fondamentaux dans l'Europe des 25. En effet, les ministres du mouvement chrétien-démocrate souhaitaient ratifier une clause dite «de conscience» inscrite dans le traité signé avec le Vatican (lire Quotidien du 04 décembre 2000), qui aurait permis aux catholiques -70% des 5,4 millions d'habitants- de refuser certains actes, au nom de leur conscience, ou même de leur principes moraux. Les médecins auraient ainsi pu refuser de pratiquer l'avortement, les enseignants de professer le darwinisme et les élus d'enregistrer un partenariat homosexuel, lorsque celui-ci sera légalisé. Selon le Premier ministre, l'adoption de cette clause «risquait de donner un poids très important à l'Église catholique dans le processus de décisions séculières.» La crise est importante: elle préfigure l'installation en Europe d'un débat faisant rage aux États-Unis sur la place à accorder aux convictions religieuses dans les obligations de service. Elle révèle également le travail de lobbying effectué par le Saint-Siège dans les nouveaux pays membres catholiques. C'est en effet la première fois qu'un débat fondamentaliste est à l'origine d'une crise gouvernementale aussi grave dans l'Union européenne et divise à ce point la classe politique d'un pays membre entre partisans d'une Slovaquie «moderne», formée de partis libéraux et de gauche, appuyés par les organisations féministes et de défense des minorités sexuelles et ethniques, qui en appellent désormais à l'intervention de Bruxelles, et les partisans d'un pays conservateur et traditionaliste, sur les modèles polonais et irlandais, dans lequel les «libertés de conscience religieuse» seraient respectées. Le 17 juin prochain, date retenue pour l'organisation d'élections législatives anticipées, la jeune démocratie slovaque, dont le président Ivan Gasparovic est populiste, devra choisir entre les deux camps, désormais bien établis sur le vieux continent. Le parti social-démocrate d'opposition est, pour l'instant, donné favori. |
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