04/10/2001 Des avocats de la défense de 52 Égyptiens poursuivis pour homosexualité ont accusé la police d'avoir "fabriqué" l'affaire, à la reprise du procès mercredi 3 octobre devant un tribunal d'exception du Caire. "La police a fabriqué cette affaire afin de détourner l'attention de l'opinion des questions plus importantes", a déclaré à l'AFP Farid Al-Dib, l'avocat du principal accusé Chérif Farhat. Cette même accusation a été répétée par un autre avocat, Abdel Aziz Mohamed. Me Dib a présenté à la cour des documents indiquant que son client avait été arrêté il y a environ 5 ans pour appartenance présumée au mouvement islamiste égyptien Al-Jihad, ce qui est en contradiction avec l'accusation d'homosexualité car une telle pratique est prohibée par l'islam. Des diplomates néerlandais, suédois et canadien étaient présents au tribunal correctionnel de la Haute Cour de sûreté de l'État lors de l'audience consacrée aux plaidoiries de la défense. La prochaine audience a été fixée au 10 octobre. "C'est une affaire de droits de l'Homme", a déclaré une diplomate néerlandaise qui a requis l'anonymat. "Je ne comprends pas pourquoi les accusés sont traduits devant une Cour de sûreté de l'État" et non devant une Cour ordinaire, a-t-elle dit sans exclure "une démarche européenne" après le verdict. Une diplomate suédoise a affirmé que les accusés "avaient subi des tortures". Les avocats ont fait valoir que les examens médicaux avaient permis d'établir que 37 accusés n'avaient pas eu de pratiques homosexuelles. Pour la plupart âgés d'une vingtaine d'années, les accusés avaient été arrêtés le 11 mai au Caire sur un bateau transformé en boîte de nuit, le Queen Boat. Ils risquent jusqu'à trois ans de prison. Deux des prévenus, Chérif Farhat et Mahmoud Ahmed Allam, sont accusés aussi "d'exploiter la religion musulmane pour propager des idées extrémistes, d'introduire des modifications aux versets du Coran afin de mépriser les religions monothéistes et le prophète Mahomet". Ils risquent jusqu'à cinq ans de prison. L'homosexualité ne figure pas parmi les crimes sexuels évoqués explicitement par la loi égyptienne, fondée sur la charia (loi islamique). Mais selon des juristes, plusieurs législations incriminant les pratiques portant atteinte aux moeurs peuvent s'appliquer à l'homosexualité (avec AFP). |
Source : Têtu |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|