18/07/2008 Depuis le lancement de la pétition «Non à Edvige» le 10 juillet, et la création du Collectif «Non Edvige» le 16 juillet (lire Quotidien du 17 juillet), le nombre de signataires ne cesse de croître. Aujourd'hui, ce sont plus de 25.000 personnes qui ont signé cette pétition, c'est-à-dire encore 5.000 de plus qu'hier. A noter, en outre, qu'à présent plus de 250 organisations ont signé cette pétition. Parmi ces organisations, on retrouve, pour les partis politiques, la Ligue communiste révolutionnaire, le Parti communiste, les Verts et le Parti socialiste. La députée socialiste, Michèle Delaunay, qui est par ailleurs médecin hospitalier, a, elle, décidé d'aller plus loin en adressant directement une question écrite à la ministre de l'Intérieur pour demander l'abrogation du décret créant le fichier «Edvige». Dans cette question déposée hier, jeudi 17 juillet, et dont Têtu a obtenu une copie, la députée souligne que «malgré les nombreuses réserves de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) concernant ce fichier, le gouvernement fait le choix d'adopter un mode de recensement des populations particulièrement attentatoire aux libertés et au respect de la vie privée». Et d'ajouter : «Cette dimension nouvelle du fichage politique introduit, au prétexte de l'ordre public, un moyen puissant de dissuasion de toute forme de contestation ou d'opposition citoyenne». Interrogée par Têtu, Michèle Delaunay a précisé les «extensions choquantes» qui sont permises par le fichier «Edvige», par rapport aux précédents fichiers de renseignements. Pour la députée socialiste, «il y a d'abord l'extension du fichage aux mineurs de treize ans; il y a ensuite le fait qu'aucune limitation dans le temps ne soit prévue ; il y a enfin une extension à des domaines qui relèvent de la vie privée, tels que la santé et la vie sexuelle». Et Michèle Delaunay d'ajouter: «En tant que citoyenne et en tant qu'élue, ce fichage me choque. Mais, en tant que médecin, je suis encore plus choquée par le fichage des données relatives à la santé». Et de s'interroger: «Que devient le secret médical? Comment les services de renseignements vont-ils obtenir ces données relatives à la santé des citoyens ?». Même GayLib, le mouvement associé à l'UMP qui évoque les problématiques sociales et politiques liées à l'homosexualité, est sorti de son silence pour demander «la suspension» du fichier «Edvige». Dans un communiqué transmis à Têtu, «GayLib s'étonne de la création du fichier EDVIGE qui, pour des considérations "d'ordre public" ou pour "l'information du gouvernement", concepts mal définis, permettrait d'enregistrer des données personnelles en fonction de l'orientation sexuelle ou le supposé état de santé d'une personne». GayLib «regrette la mise en œuvre d'un tel fichier sans qu'il soit explicité en quoi des données sur l'orientation sexuelle ou l'état de santé d'un individu puissent être utiles à "l'information du gouvernement ou à la prévention des troubles à l'ordre public"». Enfin, Gaylib indique qu'il «souhaite connaître les finalités exactes de ce type d'enregistrement ainsi que ses objectifs opérationnels en matière de préservation des intérêts de l'Etat et de protection des citoyens». A noter, que le service de presse du Premier ministre a été contacté par Têtu, à plusieurs reprises depuis le 15 juillet, aussi bien par téléphone que par e-mail, et que pour l'instant, Matignon se contente de préciser que notre «demande de précisions est en cours d'instruction». |
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