04/12/2008 Interrogé par le quotidien économique Les Échos (01.12.08), Bernard Hirschel, médecin à l'hôpital universitaire de Genève, n'est pas optimiste: «Nous ne disposons toujours pas d'un vaccin [contre le sida] et nous avons peu de chance d'en trouver un pendant les dix prochaines années.» Et ce sentiment est partagé par de nombreux spécialistes du VIH. Au sommet de Mexico de l'été dernier, Anthony Fauci, le directeur de l'institut américain des allergies et des maladies infectieuses (Niaid), estimait qu'il fallait repartir de zéro pour espérer trouver une solution : «Les chercheurs doivent retourner dans leur laboratoire et étudier de façon exhaustive le fonctionnement de la réponse immunitaire», expliquait-il alors, appelant à l'établissement d'un véritable «plan de guerre». Selon Les Échos, «ces avis mettent fin à une série de déclarations lénifiantes promettant depuis vingt ans la mise au point d'un vaccin "pour l'année prochaine".» Le quotidien juge notamment qu'en France, l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) «a participé à ce mouvement de désinformation et de manipulation des médias». En 2003, l'agence annonçait en effet dans de nombreux médias la mise au point d'un vaccin «par des chercheurs français». Aujourd'hui, «on reconnaît à l'ANRS que cette annonce tonitruante répondait plus à des buts politiques que scientifiques, explique Les Échos. À l'époque, l'ancienne direction générale de l'Agence publique estimait nécessaire d'affirmer son indépendance par rapport à l'Inserm, qui menaçait de reprendre le contrôle de la recherche sur le sida en France.» En attendant, le VIH est «l'agent infectieux le plus mutant de tout le monde du vivant», rappelle Vincent Calvez, chef du service virologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Et si Les Échos souligne que le sida est «maîtrisé dans les pays du Nord», le quotidien économique rappelle que «dans les pays développés, le coût d'une trithérapie est de l'ordre de 250 000 dollars pour une vie entière», et que, malgré l'arsenal thérapeutique disponible, «entre 6% et 7% des malades sont devenus résistants à toutes les combinaisons médicamenteuses». |
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