|
|
Cameroun: Un magazine traitant de l'homosexualité disparaît prématurément des kiosques | 21/02/2006 Le débat sur l'homosexualité a été ravivé ce week-end avec la parution, le 17 février, du troisième numéro de Situations, rapporte le journal camerounais Quotidien Mutations. Ce «magazine du week-end» avait en effet dédié sa Une au journaliste Raoul Mbog, qui s'est exprimé sur l'affaire des listes de gays et de lesbiennes présumés publiées par trois journaux camerounais et en a profité pour déclarer ouvertement son homosexualité. Seulement voilà, les kiosques ont été dévalisés par des clients qui venaient chercher des dizaines d'exemplaires du magazine, créant ainsi une «pénurie artificielle» dans la capitale Yaoundé. «Jusqu'ici, seules les saisies administratives, abusivement décidées par certaines autorités administratives, étaient de nature à créer la sortie massive d'un journal des kiosques. Mutations, qui s'est renseigné ici et là, a pu constater que l'achat massif des Situations n'était pas du fait des autorités administratives», souligne le Quotidien Mutations. Un responsable de kiosques interrogé par le journal, qui appartient au même groupe (South Media Corporation) que Situations, avance que de «hautes personnalités» ont peut-être commandité ce rapt de magazines. «Le texte de Raoul Mbog a certainement créé la panique auprès de ces présumés homosexuels hauts placés», estime-t-il. Car l'ex-journaliste de la FM 94 y dénonçait «l'hypocrisie» et le «mensonge» des personnalités citées et soulignait que parmi elles «il y en a dont les noms circulent depuis fort longtemps dans les milieux homosexuels camerounais. Pour avoir assidûment fréquenté ces milieux, nous savons qu'il y a un grand nombre de gays qui affirment avoir des amants hauts placés». Et de dénoncer les «élites "outrées" [par la publication des listes, Ndlr], qui, justement parce qu'elles sont en situation de pouvoir, n'ont jamais rien fait pour contribuer à créer les conditions d'un relatif épanouissement des gays. Pis encore, avec cette "affaire de listes", les mêmes personnes tentent de faire diversion en évoquant des règlements de comptes et des luttes de clans, et continuent de parler de l'homosexualité comme d'une abomination». Ce mardi 21 février s'ouvre la deuxième audience d'un procès dans l'«affaire des listes». Une source du ministère de la Justice que nous avons jointe a indiqué que cinq plaignants comparaîtront contre Biloa Ayissi et Amougou Belinga, directeurs de la publication respectivement de Nouvelle Afrique et de L'Anecdote (lire Quotidien du 6 février). |
Source : Par Habibou Bangré pour Têtu
| Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
| Conditions d'utilisation |
|