15/01/2009 Dans un entretien à Libération publié aujourd'hui, mercredi 14 janvier, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot évoque un nouvel arrêté encadrant les dons du sang. Elle en profite pour justifier le maintien de l'interdiction des don du sang de la part des hommes ayant eu des rapports sexuels avec un homme. Et confirme donc l'interdiction faite aux homos, malgré sa déclaration, en 2007, exprimant son «souhait que la population homosexuelle puisse y accéder» . «C'est vrai qu'au début, la question s'était de nouveau posée, j'avais clairement demandé à ce que l'on étudie la possibilité de revenir sur cette contre-indication» déclare aujourd'hui la ministre, qui estime que «tout le monde connaît (son) engagement personnel». Toujours dans cette nouvelle interview, Roselyne Bachelot évoque les analyses des experts qu'elle a sollicités à partir de fin 2007 en matière de risques liés au sida: «D'abord, rapporte-t-elle, il y a une période muette de plusieurs jours, entre le moment où la personne a été en contact avec le virus et le moment où le virus circule dans le sang et devient donc détectable. Ce qui pose un vrai problème. Ensuite, les données épistémologiques sont incontestables: entre 10 et 18% des gays sont contaminés, alors que ce pourcentage est de 0,2% pour les hétérosexuels. Les situations épidémiques ne sont pas les mêmes. Il y a un risque, et ce risque est trop élevé. D'où le maintien de cette contre-indication.» «Ce n'est pas une option philosophique, c'est une question de sécurité transfusionnelle» ajoute-t-elle, se défendant de toute homophobie alors que le journaliste précise que sa déclaration «risque de choquer certaines associations». «Actuellement, je ne peux pas faire courir ce risque aux malades, répond la ministre. Mais on surveille et, s'il y a des changements, on fera évoluer la réglementation.» Act-Up Paris a aussitôt réagi à ces déclaration. L'association de lutte contre le sida estime que l'interdiction n'est «pas sanitairement justifiée» car «si la prévalence est en effet plus forte chez les gays, les nouvelles contaminations concernent désormais davantage les hétérosexuels». Elle «dénonce la décision prise par Roselyne Bachelot et exige l'ouverture du don du sang aux homosexuels», et souhaite «l'élaboration d'un questionnaire préalable au don du sang basé sur des données fiables et non discriminatoires de santé publique». De son côté, Homosexualités et socialisme dénonce: «La ministre ne respecte pas ses engagements de 2007. (…) L'amalgame entre séropositivité et homosexualité est dévastateur pour la population LGBT -en particulier pour les plus jeunes. La lutte contre l'homophobie sur le territoire nécessite des actions symboliques d'intégration et de responsabilisation.» |
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