|
|
Cameroun: Des homosexuels présumés incarcérés depuis près de neuf mois bientôt devant la justice | 23/02/2006 L'affaire des onze homosexuels présumés, arrêtés en mai, se débloque (lire Quotidien du 16 février). «Ils m'ont téléphoné ce matin [le 22 février] en passant par un co-détenu pour me dire qu'ils ont été convoqués au parquet de Yaoundé, explique leur avocate Alice Nkom, également présidente de l'Association pour la défense de l'homosexualité (ADEFHO). Un confrère m'a dit que le procureur a notifié aux deux hommes mineurs au moment des faits, un non-lieu, et aux autres, une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel pour homosexualité. Le chef de file de mes clients m'a expliqué que le dossier de ceux qui vont être jugés a été scindé en deux: sept doivent comparaître le 17 mars et les deux autres, le 23 mars. En attendant, ils resteront en prison». L'accélération de la procédure est une «bonne nouvelle» pour Me Alice Nkom, qui rappelle que ces hommes sont «placés sous mandat de dépôt depuis le 1er juin». Pourquoi un tel revirement de la Justice ? «On a écrit, bavardé et les journaux ont beaucoup parlé de cette affaire, expliquant qu'il y avait deux poids, deux mesures: les personnalités dont le nom a été publié par des journaux qui les accusent d'homosexualité, n'ont pas été inculpées et on ne va pas visiter leur anus !», lance l'avocate, qui a envoyé une lettre en ce sens au procureur de Yaoundé le 17 février. Au final, l'«affaire des listes» aurait donc profité à ses clients. «J'essaie de faire un atout de cette histoire», confie-t-elle. Sa défense est toute prête. «L'infraction dont on accuse mes clients n'est pas constituée car elle n'est établie ni juridiquement, ni légalement. Par ailleurs, le procureur a dit que le seul moyen de prouver la matérialité de l'infraction était de faire une expertise médicale, mais quatre médecins ont refusé de la pratiquer. Et j'ai demandé à mes clients de refuser catégoriquement d'en subir une. Il n'y a donc pas de preuves», affirme Me Alice Nkom. Qui précise qu'un avocat d'ADEFHO se portera également partie civile au nom de l'association pour «enrichir la défense». |
Source : Par Habibou Bangré pour Têtu
| Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
| Conditions d'utilisation |
|