26/02/2009 Mercredi 25 février, quatre militants gays ont profité de l’attention médiatique portée sur la vente de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé pour tracter devant le Grand palais, à Paris. Leur combat : la défense du «Q», la dernière boîte gay de Bourges (Centre), menacée par des fermetures administratives à répétition. La police n’a pas laissé les quatre militants dresser leurs tentes devant l’imposant bâtiment, comme ils le souhaitaient initialement. Mais il en aurait fallu plus pour décourager Olivier Rivet, patron de la discothèque, et ses trois collègues. Les quatre berruyers se contentent donc de distribuer leurs tracts dénonçant les fermetures administratives à répétition qui frappent l’établissement. La dernière, fixée à trois mois, date de décembre. Cet impossible dialogue avec les autorités dure depuis des mois. «Ces fermetures administratives sont scandaleuses, estime Olivier Rivet (photo ci-contre). À la base, le problème est que nos clients se font insulter, voire agresser, par des groupes de jeunes à la sortie de la boîte. La police ne nous porte pas assez secours parce que nous sommes une boîte gay. En mars, des nazillons, qui venaient tout juste d’afficher une croix gammée sur un monument aux morts, ont menacé des clients. En réponse à tous nos problèmes, la préfecture a pris des arrêts de fermeture.» Olivier Rivet affirme que toutes ses réclamations auprès des pouvoirs publics, la préfecture, la mairie de Bourges et même l’Élysée, sont restées vaines. Du côté de la préfecture du Cher, on motive cette décision par «le non-respect des horaires de fermeture à minuit trente, le non-respect des normes phoniques, et du travail dissimulé». La Halde a néanmoins convenu qu’il existait un problème de discrimination homophobe et a nommé un médiateur. «Dans les petites villes de province, être gay n’est pas facile et il est vital pour nous d’avoir des endroits où se retrouver.» Si la discothèque doit rouvrir le 17 mars, la victoire semble encore loin pour Olivier Rivet. «Le fond du problème n’est pas résolu», s’inquiète-t-il. Depuis presque un an, les défenseurs du Q tentent de mobiliser l’opinion publique à coups d’opérations-choc: des nuits à camper devant la préfecture du Cher, une campagne d’affichage dans le métro parisien ou l’occupation de sites publics avec des tentes. Une méthode qui semble efficace : leur récent campement dans le Marais leur a permis de rencontrer des élus parisiens, d’obtenir la solidarité de quelques personnalités et surtout de faire connaître leur cause. «Beaucoup de parisiens sont originaires de province, ils savent très bien ce qu’on vit, se réjouit le patron du Q. Mais nous, on ne veut pas quitter Bourges. On souhaite y vivre, y travailler, y faire la fête et pouvoir y être homosexuel.» |
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