16/04/2009 TÊTU : La première chose qui frappe quand on te voit c'est évidemment tes habits colorés, ta coupe de cheveux… Tout le monde te compare à Mika ou à Prince, tu dois en avoir marre ? Sliimy : En fait je ne me rends pas vraiment compte que je ressemble à Prince ou à Mika. Ce qui est drôle, c'est que j'ai toujours été comme ça. Même à Saint-Etienne il y a deux ans, j'étais comme ça. Je ne me suis pas fabriqué un truc. En tout cas c'est vraiment flatteur d'être comparé à Mika Parce que les mauvaises langues disent que Sliimy c'est un énième artiste préfabriqué... Je n'ai pas envie de mentir aux gens, c'est moi, je suis comme ça. On ne m'a pas créé, foutu des lunettes, tu vois...Ce look, je pense que c'est vraiment quelque chose qui colle à ma peau, aujourd'hui. C'est ma personnalité et ça me permet aussi d'être joyeux. C'est vraiment de l'amusement pour moi. C'est donc ta reprise de Womanizer de Britney qui t'a fait connaître. Qu'en a pensé Britney Spears ? Je ne sais pas. En tout cas j'aime vraiment beaucoup Britney. Dans sa musique, il y a des mélodies pop marquées. Ensuite Perez Hilton a mis le morceau sur son blog et le phénomène Sliimy a vraiment débuté... Quand je l'ai appris, je n'avais plus Internet et on m'a appelé un jour en me disant: «T'es sur le blog de Perez Hilton.» C'est Feed mon guitariste qui m'a prévenu. J'ai pensé que c'était une blague. J'ai halluciné quand je me suis vu dessus. Au début, j'ai eu très peur car Perez Hilton n'est pas toujours gentil mais en fin de compte il s'avère que c'est très positif et ça a fédéré beaucoup de monde aux USA. D'ailleurs, Perez Hilton adore le morceau et aime aussi beaucoup l'album. C'est pour toucher un plus large public que tu as fait le choix de chanter en anglais ? Non absolument pas. Pour moi chanter anglais c'est naturel. Plus jeune, j'ai toujours écouté beaucoup de musiques anglo-saxonnes, pas mal de trucs merdiques aussi… Des trucs comme Corona, Scatman… Ensuite, j'ai découvert les Beatles, Michael Jackson, Elton John...Ces artistes m'ont beaucoup influencé. À force de les écouter, j'ai appris l'anglais sans le savoir! (Rires.) Et puis, j'adore écrire dans cette langue. Tu peux jouer avec les mots, les sonorités, c'est super rythmique. Il paraît que tu revendiques l'influence des sucreries sur ta musique... Oui, c'est vrai. J'aime bien m'inspirer de choses assez simples, des choses de la vie quotidienne, des moments instantanés et je pense que les sucreries comme les Weetabix par exemple en font partie. Ça fait partie des choses un peu banales, mais que tu peux mettre en musique. Et ça permet de dédramatiser. Avec quels artistes aimerais-tu travailler ? J'aime beaucoup Marc Ronson (chanteur et producteur d'Amy Winehouse, ndlr) et Lily Allen aussi. Lily Allen qui a repris également Womanizer… Oui! J'ai vu ça sur le net. C'est drôle, tout le monde chante du Britney en ce moment! (Rires.) J'ai rencontré Lily Allen et elle m'a dit avoir repris la chanson pour le fun. On est liés, finalement. Lily Allen, c'est mon âme sœur! Dès tes premières interviews, tu as évoqué ton homosexualité. Ça ne devait pas toujours être facile de l'assumer à Saint-Etienne? Quand j'étais plus jeune, j'ai vraiment eu du mal. Mais maintenant pour moi c'est vraiment quelque chose de normal. C'est tellement normal que je ne vois même plus le problème. C'est vrai que j'ai eu un passage où vraiment c'était dur parce que je me posais plein de questions. Il y a des gens qui t'insultent et tu te demandes: «Est-ce que j'ai un problème?» Alors que non. C'est après que tu t'en rends compte et il faut essayer de s'accepter tel que et c'est dur, c'est un travail important à faire. Etre gay, ce n'est pas quelque chose que tu choisis, je déteste les gens qui utilisent la notion de choix. Parce que ce n'est pas un choix, c'est moi je suis comme ça et c'est tout. Et tant pis pour ceux qui ne m'aiment pas. (Éclats de rires.) Tout n'est pas gagné pour autant, l'homophobie est encore très présente en France… C'est sûr. Il y a encore des choses à faire au niveau des mentalités. J'espère que ça évoluera dans le bon sens, en tout cas. Ça avance, mais je trouve qu'il y a encore des choses qui sont inacceptables. Moi je ne veux pas forcer les gens à m'aimer, ce n'est pas ce que je demande. J'ai vraiment envie de dire aux gens, vous n'êtes pas obligé de m'aimer, mais vous êtes obligés de respecter. Et ton type de garçon, c'est quoi? Moi j'aime bien les gens assez simples. Je n'ai pas vraiment de type de garçon défini, mais j'aime bien quelqu'un d'intéressant, qui peut tenir une discussion. Il faut qu'il soit beau garçon et qu'il ait beaucoup de charme aussi. Quand tu es bien avec une personne, tu le sens tout de suite. Quand tu arrives à parler, que tu es à l'aise, il y a quelque chose qui se passe. Je suis un peu vieux jeu, mais voilà, je crois vraiment aux sentiments. (Rires.) Après, ce n'est pas forcément une relation sérieuse, mais il y a un feeling au départ. Je t'ai croisé la semaine dernière dans le Marais, tu étais accompagné d'un jeune homme. Tu n'es plus célibataire…? Eh bien… J'ai beaucoup d'amis beaux garçons. Mais pour l'instant, je suis encore célibataire. Enfin ça dépend des jours. (Rires.) Non, sincèrement: je suis toujours célibataire. Et du coup, je mange beaucoup de Nutella pour me consoler! Paint Your Face, Sliimy (Warner). En concert le 16 juin à l'Alhambra, à Paris, et en tournée dans toute la France, à partir du 15 avril. |
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