05/05/2009 La justice s'est prononcée pour un «supplément d'enquête» au lieu du «rappel à la loi» envisagé, suite à l'indignation de plusieurs associations après l'agression du patron d'un bar gay de Laval insulté par des militants catholiques traditionalistes. Le 24 avril dernier, Eric Culatti, patron d'un bar gay en centre ville, sort de son établissement pour demander à quatre militants catholiques traditionalistes d'arrêter de coller des autocollants ("Non au mariage gay"...) sur sa vitrine. «Ils m'ont insulté une première fois: "tu vas crever, sale pédé"», raconte-il. Ensuite, essayant de retenir un des traditionalistes en attendant l'arrivée de la police, quelques coups de poing fusent. «J'ai été insulté une deuxième fois: "tu vas crever du sida, sale pédé" m'a dit l'un», explique M. Culatti qui reconnaît avoir «mis un coup de poing» à l'un des militants. Ce dernier a porté plainte, tout comme le gérant de bar et un client. M. Lucatti s'en est sorti avec deux points à l'arcade sourcilière et «deux beaux coquards», a-t-il dit, tandis que l'un des militants a un «os de la main cassé», a indiqué Alex Perrin, le procureur de Laval. «Il va falloir entendre les témoins» Le patron du bar dénonce des «propos homophobes». «Après ma plainte, je n'ai pas été entendu, les témoins non plus, et je pensais que j'allais être confronté à mes agresseurs», confie M. Culatti. «En fait, le juge avait simplement décidé d'un rappel à la loi», s'étonne-t-il. «J'ai reçu le soutien du maire, de l'association Quazar (centre lesbien, gay, bi, trans) et près de 2.000 e-mails venant du milieu gay mais aussi du milieu hétéro», raconte-t-il. Interrogé par l'AFP, le procureur de Laval a confirmé qu'un rappel à la loi avait été «envisagé dans un premier temps». «Il y a un supplément d'enquête, il va falloir entendre les témoins», a-t-il ajouté. «S'il apparaît que nous sommes sur des faits commis en raison de l'orientation sexuelle des victimes, cela entraînera des poursuites», a assuré M. Perrin. «Cela me satisfait plus. Au moins, la justice va prendre le temps d'aller plus loin», a estimé M. Culatti. SOS Homophobie a réclamé lundi dans un communiqué «des sanctions pénales exemplaires» contre les quatre jeunes militants traditionalistes. |
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