14/05/2009 Le rapport 2009 de l'association sos Homophobie arrive une nouvelle fois à la même conclusion : malgré le climat gay-friendly dans les médias, sur «le terrain», les tendances lourdes se font toujours sentir. Chaque année depuis 2005, c'est plus de 1 200 témoignages qui sont ainsi recueillis par les bénévoles via la ligne d'écoute ou internet. Et si, ici ou là, quelques progrès peuvent être constatés sur l'année 2008, aucun reflux général n'apparaît à l'horizon. «La plus grande acceptation de l'homosexualité que l'on peut ressentir dans la société, et notamment dans les médias, ne doit pas faire illusion, prévient Julien Lemonnier, un des coordonnateurs du rapport. D'année en année, nous retrouvons les mêmes situations, même si, dans certains cas, on observe que les gens sont davantage prêts à réagir face à l'homophobie.» ainsi, de plus en plus d'hétérosexuels appellent l'association pour dénoncer des actes homophobes dont ils ont été les témoins. «Ils prennent désormais la peine de témoigner !», se réjouit Julien. Autre signe encourageant, mais difficilement interprétable du fait du faible échantillon de départ, en 2008, 61 cas d'agressions physiques ont été rapportés à sos Homophobie, soit 71 cas de moins qu'en 2007. outre l'ile-de-France, où 19 cas ont été signalés (9 sur Paris et 10 en banlieue), le plus souvent les agressions ont lieu dans les départements correspondant à de grands centres urbains : Bouches-du-Rhône et Haute-Garonne (4 cas chacun), Gironde (3 cas). «On n'échappe pas à sa famille, à ses voisins…» En tout cas - élément souvent peu rappelé -, ces agressions sont le fait en majorité du voisinage (16 cas) ou de l'entourage proche (famille, amis... 25 cas) ! « On n'échappe pas à sa famille, on n'échappe pas à ses voisins. Souvent, les victimes ne peuvent pas déménager ou quitter leur travail, elles n'ont pas le choix », rappelle Julien Lemonnier. avec la crise, on peut se demander ce qu'il adviendra de cette variable... Plus généralement, le nombre de témoignages concernant le contexte familial et amical affiche une augmentation inquiétante de 36 % par rapport à 2007, représentant la quatrième cause de témoignages reçus par l'association (la troisième pour le voisinage). En outre, en 2008, le nombre de situations concernant des mineurs a fait plus que doubler par rapport à 2007. Défouloir virtuel sur le net Mais l'un des faits marquants de ce rapport 2009 est l'explosion des témoignages reçus signalant de l'homophobie sur internet, en augmentation de 43 % par rapport à 2007. C'est désormais le deuxième motif d'interpellation de l'association, avec notamment le développement du web 2.0. internet comme défouloir virtuel en somme... Quoi qu'il en soit, le travail reste la première cause des témoignages reçus par l'association. Christophe Falcoz, qui a dirigé une enquête sur le sujet en 2008 pour la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), explique ainsi la permanence du placard professionnel : « La tendance est clairement au non dévoilement, puisque 66 % des répondants disent n'avoir plutôt pas dévoilé leur orientation sexuelle durant leur parcours professionnel. Toujours parmi les 1 413 personnes interrogées, 17 % n'en ont jamais parlé au travail. Bien sûr, se cacher peut être un choix, mais aussi une stratégie pour éviter d'avoir à subir des injures, du harcèlement, des menaces... 88 % d'entre eux disent avoir subi au moins une fois une homophobie latente, explicite ou avoir été témoin d'homophobie. » mais, à long terme, cette stratégie est-elle efficace ? |
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