05/04/2006 L'organisation Lambdaistanbul a publié le 1er avril une brochure intitulée «Nous ne sommes ni en tort, ni seuls» présentant les résultats de la première étude sérieuse sur la situation des lesbiennes, gays, bi et transexuel/les vivant à Istanbul, en Turquie. Ce sondage devait à l'origine être réalisé dans trois villes turques auprès de 600 personnes mais, faute de moyens financiers, le rapport ne présente au final que les réponses de 393 stambouliotes (dont 38% de femmes), obtenues à la suite d'entretiens individuels. Le questionnaire portait sur divers aspects des conditions de vie LGBT à Istanbul et a été conçu et dépouillé avec l'aide d'universitaires qualifiés. Les 3.000 copies de cette publication sont actuellement offertes au public et envoyées aux ONG et autorités publiques. Lors de la présentation de la brochure, Yesim Basaran, la première femme à militer pour la cause lesbienne en Turquie, et Sedef Cakmak, ont tenu à souligner quelques points particulièrement préoccupants: • 83% des personnes interrogées déclarent cacher à leur famille proche leur orientation sexuelle; 88% des 268 sondés qui ont actuellement un travail taisent leur orientation sexuelle à leurs employés, patrons et/ou collègues. • 70% subissent des pressions les poussant à se marier avec une personne du sexe opposé; 63% sont forcés de prétendre avoir un ou une petit/e ami/e du sexe opposé. • 87% sont victimes de violences sociales telles qu'abus verbaux et exclusion; 23% subissent des violences physiques sous prétexte de leur orientation sexuelle. • 10% des hommes interrogés ont été forcés de fréquenter une maison close. • 62% des 27 hommes qui ont demandé à être exemptés de leur service militaire à cause de leur orientation sexuelle (l'homosexualité est un des rares motifs de réforme en Turquie) ont dû subir un examen anal et 29% ont dû montrer des photos les représentant pendant un acte sexuel avec un homme. Les autorités militaires ont conseillé à 52% de ces jeunes gens de consulter un thérapeute et ont avoué à 75% d'entre eux qu'ils ne «leur» ressemblaient pourtant pas (aux homos). • 33% des 178 sondés qui ont consulté un psychologue ou un psychiatre l'ont fait car d'autres souhaitaient qu'ils le fassent. Les thérapeutes de 67% d'entre eux leur ont donné de fausses informations sur l'homosexualité ou les ont incités à «devenir» hétérosexuels ou à prendre des médicaments. «Nous croyons que nos problèmes ne peuvent être résolus que grâce à la communication et aux efforts mutuels de compréhension», soulignent les représentants de Lambdaistanbul, qui ont récemment ouvert une hotline d'écoute et conseil. La brochure (en turc) peut être obtenue gratuitement dans les locaux de l'organisation à Istanbul ou être commandée à l'adresse lambda@lambdaistanbul.org. |
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