08/06/2009 Nouvelle interview politique avec Omar Slaouti, tête de liste pour le Nouveau Parti Anticapitaliste en Ile-de-France. Egalité des droits totale pour les LGBT, propositions contre la transphobie, programmes éducatifs, meilleur soutien aux associations... Il explique le projet du NPA. TÊTU: Que peut-on attendre de l'Union Européenne concernant les droits LGBT ? Omar Slaouti: Un constat d'abord : la situation des personnes LGBT en Europe est très inégale. Je pense à un État membre de l'UE comme la Pologne, ou également à la Serbie, où de simples manifestations peuvent être interdites, alors que dans le même temps il y a la reconnaissance des mariages en Espagne, ou celle de l'adoption au Royaume-Uni. Nous, nous voulons mettre en avant l'égalité des droits - concernant les femmes, les LGBT, et les immigrés... -, nous voulons harmoniser par le haut, prendre les législations les plus avancées et les étendre à tous les pays. D'autant qu'en pleine période de crise, des relents réactionnaires émergent un peu partout, comme le mouvement anti-avortement en Espagne, les positions du Pape... Les attaques contre les LGBT risquent de s'accroître. Il existe déjà des dispositions européennes qui condamnent l'homophobie et la transphobie... Bien sûr, mais leur application, c'est tout autre chose ! On a encore pu le voir récemment avec ce jeune algérien homosexuel menacé d'expulsion. Nous avons pourtant une responsabilité internationale d'accorder un droit d'asile aux personnes qui fuient leurs pays d'origine en raison de discriminations, et notamment d'homophobie. Mais aujourd'hui, les gouvernements européens appliquent malheureusement sur tous ces dossiers des positions réactionnaires. Que proposez-vous pour améliorer les droits LGBT au sein de l'UE ? Nous sommes pour une directive cadre sur le mariage, la filiation, la procréation médicalement assistée. Nous sommes pour l'égalité des droits au niveau des statuts fiscaux : couples mariés, pacsés, concubins ou célibats la fiscalité ne doit pas correspondre à ce qui est dans "la norme" ou non. Pourquoi favoriser des couples mariés hétérosexuels ? Plus globalement, nous sommes fortement opposés à toutes les positions naturalisantes. Nous sommes ainsi pour le droit de disposer de son corps, et pour l'autodétermination : en effet, le refus d'autoriser le changement du sexe sur l'état-civil pour les trans, à moins d'avoir subi une chirurgie génitale, conduit à la négation des personnes intersexes par leur mutilation pour rentrer dans la norme. Nous demandons donc la facilitation du changement d'état-civil et la suppression de la mention de sexe. Et ce que l'on souhaite mettre en avant, c'est également la dépathologisation des trans. Enfin, nous souhaitons que les institutions européennes mettent en place des actions au sein des établissements scolaires et des lieux de travail pour lutter contre l'homophobie. Une sorte «d'Erasmus» (programme d'échange entre étudiants européens, ndlr) pour lutter contre toutes les discriminations... Quel rapport le NPA entretiendra avec les institutions européennes ? Le NPA souhaite vraiment envoyer des parlementaires anticapitalistes au sein de l'Union Européenne. D'abord, pour mettre plus de transparence, mettre à jour ce qui s'y passe, et le relayer auprès des populations. Ensuite, le Parlement Européen doit servir aux mobilisations, doit être capable de relayer les revendications. Dans ce cadre, on pourrait ainsi imaginer une revendication européenne pour la reconnaissance des droits LGBTI. Donc, le NPA souhaite à la fois se faire écho de ces revendications au sein du Parlement, et mettre en place un va-et-vient entre les institutions et les populations. Vous avez évoqué la Serbie (non membre de l'UE), que pensez-vous de la situation des pays de l'Est qui ont intégré ces derniers années l'UE ? Il est important que les dispositfs anti-discrimination deviennent contraignants. Mais il n'y a pas que les pays de l'Est qui posent question ! L'Irlande, l'Italie également... Mais c'est vrai qu'à l'Est, les moyens financiers et humains des associations ne sont pas les mêmes. Il serait nécessaire de soutenir davantage les associations, notamment dans le cadre de programmes européens de lutte contre les discriminations à l'école. Mais dans cette affaire-là, l'auto-organisation est fondamental, les associations ont totalement légitime pour pousser ces projets. Car, c'est aussi elles qui peuvent faire évoluer les mentalités. |
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