09/06/2009 La maire avait sous-entendu durant la campagne que son rival ou ses colistiers seraient homosexuels. Jugeant les propos «inadmissibles», le Conseil d'Etat vient d'annuler son élection. Le Conseil d'Etat a annulé hier les élections municipales d'Aix-en-Provence, qui avaient permis la réélection de la maire UMP Maryse Joissains. «Les attaques dirigées contre M. de Peretti, qui conduisait la liste (d'union Modem et Verts, NDLR) et contre certains de ses colistiers, ont revêtu un caractère exceptionnellement violent», a jugé l'institution pour justifier l'annulation. En cause: deux «incidents» en cours de campagne, liés à l'homosexualité présumée des colistiers de François-Xavier de Peretti. «Que chacun s'occupe de ses fesses» Le Conseil d'Etat s'est d'abord référé à un tract anonyme qui contenait notamment des accusations de pédophilie homosexuelle à l'encontre de M. de Peretti, qui se référait à ses colistiers en utilisant le féminin («elles»), afin de faire allusion à leur prétendue homosexualité. Pour le juge administratif, ce tract «a excédé largement les limites de ce qui est peut être toléré dans le cadre de la polémique électorale» car il «contenait des imputations injurieuses et diffamatoires mettant en cause la vie privée et la probité des membres de cette liste». Egalement dans le collimateur de la justice, un dossier publié dans le Nouvel Observateur le 28 février 2008 et ayant pour titre: «Aix. Une campagne folle, folle, folle...». Dans ce dossier, Maryse Joissains, maire sortante et candidate à sa réélection, s'était lâchée sur ces anciens adjoints, déclarant: «On m'a dit, Maryse, il faut que tu tiennes tes adjoints! Pensez donc... (...) Il y a celui qui fait le Chippendale pour homme dans une boîte, à deux pas d'ici». Puis elle avait ajouté: «On dira que c'est le fils spirituel de Gaudin. Que chacun s'occupe de ses fesses». Des propos non démentis, mettant clairement en cause la vie privée des rivaux de Mme la maire. «Inadmissible» Ainsi, le Conseil d'Etatporte un coup fatal à l'élection de Maryse Joissains: «Bien que Mme Joissains ait démenti être à l'origine du tract litigieux et qu'elle n'ait pas systématiquement cité les noms des candidats qu'elle a mis en cause dans la presse, les propos et les insinuations d'une nature et d'une gravité inadmissible qui ont visé M. de Peretti et ses colistiers au cours de la campagne ont constitué une manœuvre qui (...) doit être regardée, eu égard au retentissement d'ensemble qu'ils ont eu, comme ayant été de nature à fausser les résultats du scrutin», écrivent les 17 magistrats de la section du contentieux, une des formations les plus élevées du Conseil d'Etat. De nouvelles élections municipales à Aix devront donc être organisées, dans un délai de trois mois. |
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