30/04/2001 A Paris, une gerbe de fleurs par le Mémorial de la Déportation homosexuelle a été déposée au Mémorial de la Déportation, sur l'Ile de la Cité, en présence d'Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, de Christophe Girard, adjoint chargé de la culture, et de Pierre Seel, dernier survivant français des déportés homosexuels. Le dépôt de la gerbe a eu lieu après les cérémonies officielles mais sous les chants du chour gay Mélo'Men, qui a accompagné les deux cérémonies. Interrogé sur la non concomitance des deux cérémonies, René Lalement, porte-parole de la Lesbian & Gay Pride île-de-France, a estimé qu'il s'agissait d'une situation "transitoire". "La Fondation de la Mémoire, qui regroupe les associations de déportés, pilote les travaux d'une commission d'historiens sur la déportation homosexuelle et les résultats semblent encourageants. Cela s'est passé dans de bonnes conditions cette année, conditions fixées par le cabinet de M. Masseret [Secrétaire d'Etat à la défense chargé des anciens combattants] après notre rendez-vous du 6 avril", a ajouté René Lalement. A Lyon, un collectif d'associations homosexuelles a déposé une gerbe au monument aux morts de Lyon et observé une minute de silence "à la mémoire de tous les déportés", quelques minutes après la cérémonie officielle. En présence d'une vingtaine de militants portant symboliquement le triangle rose qu'arboraient les déportés homosexuels allemands dans les camps nazis, Pierre-Etienne Burte, au nom du collectif, avait lu auparavant des passages du livre de Pierre Seel, déporté homosexuel. "Notre geste s'effectue après accord avec la mairie et les associations d'anciens combattants, c'est un pas en avant, dans le calme, la concertation et le respect de tous", a expliqué M. Burte. Il a cependant précisé que les homosexuels ne se sentaient pas inclus dans le dépôt de la première gerbe de la cérémonie officielle, effectué pourtant "à la mémoire de tous les déportés sans distinction d'origine ou d'appartenance", la fédération nationale des déportés ayant eu l'année dernière "des mots assez durs" vis-à-vis de la communauté homosexuelle qui souhaitait être associée complètement aux manifestations du souvenir. "On a entamé un dialogue qui devrait aboutir", a-t-il toutefois conclu. A Montpellier, le Collectif contre l'homophobie et pour l'égalité des droits, qui regroupe une vingtaine d'associations, avait préparé une gerbe de fleurs barrée d'un triangle rose et d'une barrette bleue (portée par les déportés homosexuels français). Le dépôt de la gerbe était prévu après la cérémonie officielle, après la Marseillaise, mais lorsque les membres du collectif se sont avancés, ils ont été bloqués par la police, jusqu'au départ des officiels. Georges Frêche, député-maire socialiste de Montpellier a tenté de tempérer les choses, laissant ainsi le temps aux officiels de quitter les lieux. Il a néanmoins évoqué la possibilité de déposer une proposition de loi visant à créer une journée spéciale du souvenir de la déportation homosexuelle. Après le départ des officiels, la gerbe a pu être déposée puis Hussein Bourgi, président du Collectif, a pris la parole, insistant notamment sur la gêne des autorités malgré la circulaire et les déclarations de Lionel Jospin. Après un moment de recueillement, les quarante personnes présentes, dont la majorité portait un triangle rose, ont chanté la Marseillaise. |
Source : Têtu |
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