17/06/2009 La Marche des fiertés lyonnaise devrait se faire remarquer samedi, puisque les participants défileront derrière un mot d'ordre courageux: «Respectons la transidentité. Refusons la transphobie». Les conflits qui ont opposé commerces et associations sur ce mot d'ordre ont donc laissé la place à l'unité. En effet, les représentants des quatre établissements, exclus de la Marche en raison de propos jugés transphobes, ont adressé une lettre d'excuse aux 17 associations adhérentes de la Lesbian and Gay Pride, dans laquelle ils «invitent tout le monde à défiler le 20 juin prochain». Une victoire du dialogue et de la pédagogie qui augure une Marche aussi mobilisatrice que joyeuse. Rencontre avec David Souvestre, président de la LGP de Lyon. TÊTU: Pourquoi avoir choisi de dédier le mot d'ordre de la marche 2009 aux droits des personnes trans ? David Souvestre: Dès 2004, la Lesbian and Gay Pride (LGP) de Lyon a porté les revendications trans. À l'époque, nous militions pour la reconnaissance de la transphobie par la HALDE, qui était en cours de création. Avec l'association trans Chrysalide, qui a rejoint la LGP en 2006, nous avons poursuivi ce travail pour mobiliser nos partenaires et nos compagnons de route. Le mot d'ordre de la Marche des fiertés cette année est l'aboutissement de cette séquence. Par ailleurs, l'actualité nationale s'y prête particulièrement: Roselyne Bachelot va recevoir un rapport de la Haute Autorité de Santé sur la prise en charge médicale des personnes trans. Il est important de lui faire entendre que nous nous inscrivons en faux contre ce rapport et que nous désapprouvons l'opacité dans laquelle il a été écrit. Il y a bien eu une consultation publique mais nous considérons qu'il s'agit d'une mascarade. A-t-il été facile d'imposer ce mot d'ordre audacieux ? Nous avons décidé de travailler sur la transphobie en janvier 2009 ; les 17 associations qui siègent à la LGP se sont prononcées favorablement, c'était naturel pour tout le monde. Seules les associations LGBT peuvent porter ces revendications. Quel autre mouvement peut poser la question dans l'espace public de la stérilisation obligatoire des trans qui veulent changer de sexe à l'état civil ? Il faut sensibiliser l'opinion publique et alerter les politiques sur ces pratiques barbares. Commerçants et associatifs se sont opposés sur le mot d'ordre, avant de s'entendre. Comment expliquer ces résistances ? Ques sont vos objectifs pour le 20 juin ? Les résistances procèdent d'une ignorance et de préjugés. Je suis persuadé que la communauté LGBT, c'est comme une famille ou un groupe d'amis. Il faut parfois que le conflit éclate pour que la parole se libère et que les choses importantes soient dites. C'est ce qui s'est passé à Lyon ; aujourd'hui, le conflit est derrière nous, les commerçants que nous avions interpellés sur leurs propos s'en sont excusés et tous désormais affirment soutenir le mot d'ordre. Malgré les difficultés que nous avons connues pendant quelques semaines, je suis persuadé qu'il y aura autant de monde que l'an passé, sept chars seront présents comme en 2008. Cette marche sera une fois de plus festive et revendicative ; avec un mot d'ordre fort, je suis sûr qu'il s'agira de la plus belle marche de France et j'espère qu'elle servira de modèle aux autres. J'espère que Roselyne Bachelot nous entendra ; le 20 juin, nous serons uni-e-s, fier-e-s et solidaires. |
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