18/06/2009 Deux lesbiennes de Segré, ville de 7 000 habitants du Maine-et-Loire, sont victimes depuis des mois de l'acharnement d'une bande de jeunes, de 17 à 21 ans, qui les insultent, les menacent. «Pour nous c'est l'enfer» déclarent Jessica 24 ans et Virginie 28 ans lorsqu'elles nous ont reçus hier. «En fait, nous vivons au rythme de ces jeunes. Depuis notre fenêtre nous surveillons notre voiture craignant qu'ils la dégradent encore plus» ajoutent-elles. N'en pouvant plus, la semaine dernière elles ont décidé de témoigner dans le Courrier de l'Ouest. En mai et août 2008, Jessica et Virginie avaient déjà porté plainte pour propos lesbophobes et menaces directes, y compris avec un tir d'arme à blanc en leur direction. Un jeune avait alors écopé d'un mois de prison avec sursis et de 200 € de dommages et intérêts. «Je vais te la mettre, tu vas aimer» Mais les intimidations n'ont pas cessé pour autant. Il y a dix jours, Jessica et Virginie ont à nouveau été la cible d'un tir de balles à blanc. Depuis plus d'une semaine, en plus de rayures sur leur voiture, un des jeunes est entré dans leur appartement alors qu'elles étaient chez elles, pour les effrayer. Le soir même, elles étaient insultées depuis la place où elles habitent aux cris de: «Bande de sales gouines, descendez!», «Viens sucer ma queue», «Je vais te la mettre dans le cul, tu vas aimer». Les deux jeunes femmes disent avoir fait appel à la gendarmerie, située à quelques mètres de leur domicile, mais qui n'est pas intervenue. En une semaine, elles ont donc déposé cinq plaintes. L'un des meneurs de la bande a d'ailleurs tenté de les intimider, il y a quelques jours, afin qu'elles les retirent. Des menaces qui émanent d'un certain Matthieu, qui déclare avec aplomb ne pas être homophobe dans les colonnes de Ouest France. Avec grand courage, il explique qu'il avait trop bu et qu'à leur passage « [il] leur a posé une question de kéké sur la sexualité. Elles m'ont répondu, je les ai insultées». Immobilisme de la gendarmerie, de la mairie, de la sous-préfecture Devant cette situation, Quazar, le Centre LGBT d'Angers, en lien avec les deux jeunes femmes, a dénoncé «l'impéritie des pouvoirs publics et de la gendarmerie.» Quazar fustige également l'immobilisme du maire, Gilles Grimaud, «qui n'a pas proposé aux jeunes femmes de solution de relogement au point qu'aujourd'hui elles sont contraintes de quitter la ville pour retrouver leur tranquillité.» L'association pointe aussi l'inaction du sous-préfet de Segré, Laurent Olivier, qui a portant un pouvoir discrétionnaire en matière d'ordre public. |
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