20/07/2009 Après Segré et Epinay-sous-Sénart, un troisième cas d'agression lesbophobe à Bondoufle est dénoncé par des associations. Hasard ou triste loi des séries, TÊTU revient sur cette affaire et sur les deux autres en cours. La Coordination Lesbienne en France (CLF) et le Collectif contre l'homophobie (CCH) ont récemment exprimé leur inquiétude face à un troisième cas d'agression lesbophobe, qui s'est déroulé le 7 juin, également dans l'Essonne. Aude et Hélène*, deux lesbiennes quadras, ont retrouvé sur leur pare-brise des lettres d'injures: «Putain de lesbienne, tu pollues la rue» ou encore «Saleté de goudou». La répétition des ces insultes s'est accompagnée d'actes de vandalisme contre le véhicule de l'une d'entre elles. Après avoir déposé plainte, elles ont fait appel à la CLF et au CCH qui indiquent que «la récurrence des agressions lesbophobes prouve bien qu'il ne s´agit ni de faits divers isolés, ni de banals conflits de voisinage.» «Être considérée comme un déchet, c'est insupportable» Depuis des années, la CLF se mobilise auprès des lesbiennes victimes d'agressions et de discriminations. Déjà, comme le rappelle Jocelyne Fildard, «nous étions venues en aide financièrement Valérie Goudal, à Sète, dans un cas de discrimination au travail en 2001». Cette fois, cette affaire va marquer un tournant dans l'histoire de la CLF par la concrétisation d'un travail inter-associatif avec le CCH et la volonté «si Aude et Hélène le souhaitent, de nous constituer partie civile pour la défense des intérêts des lesbiennes» ajoute Jocelyne. Contactée par TÊTU, Aude, qui décrit sa ville et son quartier comme très calmes, se dit «psychologiquement touchée par cette façon d'être considérée comme un déchet, c'est insupportable. Et d'ajouter: Ce qui est encore plus difficile, au delà des injures, c'est cette volonté de s'en prendre à moi en attaquant Hélène.» Pétition à Segré Jessica et Virginie ont finalement dû déménager et aller vivre dans une autre ville proche pour retrouver le calme après le harcèlement de la bande de jeunes lesbophobes. A l'appel de Quazar, de SOS Femmes 49, du Planning Familial, du NPA, et des organisations de Segré, telles la Ligue des droits de l'homme, la CGT, le PS et les Verts, une marche organisée le mardi 30 juin a conduit près de 70 participants de la place de la République à la mairie. Une délégation a été reçue à la mairie par une adjointe et ensuite par le sous-préfet, Laurent Olivier. Les associations ont insisté sur la mise en place d'un système local d'alerte simple, permettant aux pouvoirs publics de garantir réellement la sécurité des personnes face à une situation de harcèlement. D'autant que la bande en question est bien connue des services de gendarmerie. La pétition initiée par Quazar sur son site, qui a recueillie près de 1 700 signatures a été remise lundi dernier à Gilles Grimaud, maire de Segré. A l'occasion de cette rencontre, la même exigence a été formulée par les associations insistant sur le rôle d'alerte que la gendarmerie aurait dû avoir plus tôt auprès du maire. Gilles Grimaud, qui a reçu fréquemment Jessica et Virginie, a proposé aux associations de se revoir à la rentrée pour envisager un programme d'interventions en milieu scolaire contre les discriminations. Epinay-sous-Sénart: à la recherche d'un logement Cynthia et Priscilla, victimes d'une agression physique le 2 juillet dernier suite à des injures à caractère homophobe de jeunes de leur cité, ont, elles aussi, dû se résoudre à déménager. Elles sont actuellement hébergées chez la mère de l'une d'entre elles, heureusement très aidante dans l'épreuve que vivent ces deux jeunes filles de 21 ans. Dans cette affaire, révélée par le Parisien et dénoncée par SOS Homophobie, deux priorités s'imposent désormais à Cynthia et Priscilla: retrouver un logement et le suivi judiciaire de l'enquête pour la traduction des auteurs de ces agressions devant un tribunal. Les ressemblances de ces trois affaires, leurs conséquences directes pour au moins deux d'entre elles, poussent les associations à appeler «les pouvoirs publics à traiter les plaintes déposées avec célérité et fermeté afin de mettre un terme à l'insupportable sentiment d'impunité dont pensent bénéficier les auteurs.» *Prénoms modifiés à la demande des intéressées et des associations. |
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