20/07/2009 INTERVIEW. L'Inpes a été l'objet d'une action «zap» d'Act Up, qui lui reprochait le manque de campagnes d'information VIH spécifiques pour les gays. Pour TÊTU, la nouvelle directrice de l'Institut de prévention et d'éducation pour la santé défend son bilan et prend des engagements. Vendredi 10 juillet, des militants d'Act Up-Paris se sont retrouvés en maillot de bain devant le siège de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) afin de dénoncer les «deux ans de vacances» de l'établissement public en matière de communication contre le VIH spécifiquement conçue pour le public gay. La nouvelle directrice générale de l'Inpes, Thanh Le Luong, a répondu hier par écrit à la lettre ouverte d'Act Up et du Sneg sur cette thématique –une réponse qui ne manquera pas d'être étudiée de près par les associations. Elle y défend le bilan de son Institut, et annonce notamment que «la prochaine campagne de décembre comportera un volet ciblant les HSH (les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans le langage de l'Inpes, NDLR)» et des concertations futures. Dans cette première interview pour TÊTU, Mme Le Luong explique les missions qu'elle se donne pour lutter contre l'épidémie du VIH/sida auprès des homosexuels. TÊTU: Comment avez-vous réagi le jour où vos bureaux ont été le théâtre d'un «zap»? Thanh Le Luong: J'étais un peu surprise car j'avais reçu Act Up au début de l'année, dès mon arrivée à l'Inpes, avec toutes les associations. On voulait revoir la politique de prévention au regard des chiffres de contamination, et pour répondre au brouillage des messages de prévention dans la communauté gay. Mais en même temps, quand Act Up fait cela, il est dans son rôle. Quand ils vous ont dit qu'il n'y a pas eu de publicité spécifique pour le public gay, qu'avez-vous répondu? On ne peut pas dire qu'il n'y ait rien eu depuis deux ans. Comme je l'ai expliqué aux associations, il y a eu des partenariats, les spots télé «Toute l'histoire» mettant en scène un couple gay avec des annonces presses et des cartes postales sur la sécurité négociée (l'abandon du préservatif au sein du couple, NDLR), des numéros du magazine Prends-moi, et cette année, la campagne sur les «infections sexuellement transmissibles» relayée auprès de la communauté gay. Les associations vous demandent également une relance du groupe d'experts homos afin de concevoir un discours de prévention adapté... Je me suis engagée à réunir le groupe d'experts homos d'ici la fin du mois, le 30 juillet. Je recevrai alors toutes les associations et Act Up a accepté d'y participer. A cette occasion, on travaillera avec eux pour voir les thématiques qui seront abordées lors de la prochaine campagne. Les associations seront associées à l'élaboration du cahier des charges du prochain appel d'offres, sur les thématiques à aborder pour les campagnes de juin 2010 et de décembre 2010. Vous venez d'entrer à l'Inpes, après avoir été chargée du pôle santé publique au cabinet de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Quel rôle voulez-vous jouer dans la prévention à destination du public gay? Au titre de l'Inpes, je veux vraiment travailler sur la santé communautaire. Ce travail-là, on ne peut le faire qu'avec les opérateurs de terrain, ceux qui relaient les messages de prévention au sein de la communauté gay, et ce travail ne peut être fait par l'Inpes, mais bien par les associations. En ce sens, je note que les problématiques spécifiques au VIH ont fait évoluer les méthodes de travail en santé publique. |
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