27/07/2009 En comparution immédiate, les deux agresseurs ont écopé respectivement de six mois de prison ferme et trois mois avec sursis. Dans une interview à TÊTU, le président d'une association montpelliéraine s'élève contre ceux qui reprochent à la victime «d'instrumentaliser» son agression pour la «cause homosexuelle». Vendredi 24 juillet, le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné, en comparution immédiate, les deux hommes qui avaient agressé, le 13 juin dernier, un gay montpelliérain (lire notre article). Les agresseurs avaient roué de coups Grégory après avoir entendu une conversation qu'il avait avec une collègue de travail, au cours de laquelle il disait qu'il en avait marre d'être célibataire, et plaisantait en disant qu'il allait finir par aller au Jardin du Peyrou, un lieu de rencontre nocturne fréquenté par les gays. Suite aux blessures et au traumatisme de cette agression, trois jours d'interruption temporaire de travail avaient été prescrits à Grégory. Grégory avait alors déposé plainte, et s'était tourné vers la LGP Montpellier Languedoc Roussillon pour être accompagné et soutenu dans cette affaire. Malgré l'identification par Grégory, à plusieurs reprises, du véhicule de ses agresseurs, ces derniers n'avaient pas été entendus ou interpellés par les services de police, ce qui inquiétait Grégory et ses collègues de travail, ainsi que la LGP Montpellier Languedoc Roussillon. Les agresseurs reconnus coupables Les choses ont finalement bougé le mercredi 22 juillet avec l'interpellation des deux agresseurs qui, après avoir été identifiés par Grégory et sa collègue de travail, ont été traduits devant le tribunal correctionnel de Montpellier en comparution immédiate. Le tribunal a reconnu la culpabilité des deux agresseurs. Il a condamné le premier à six mois d'emprisonnement ferme, en retenant la circonstance aggravante de l'orientation sexuelle de la victime. Quant au second, contre lequel cette circonstance aggravante n'a pas été retenue, il a été condamné à trois mois de prison avec sursis, assortis de deux ans de mise à l'épreuve et à l'indemnisation de Grégory. Dans un communiqué de presse, publié ce samedi, la LGP Montpellier Languedoc Roussillon s'est félicitée du fait que «Grégory soit reconnu en tant que victime». La victime accusée d'«instrumentalisation» Contacté par TÊTU, le président de la LGP Montpellier Languedoc Roussillon, Vincent Autin, est revenu sur cette audience éprouvante pour Grégory. Il évoque notamment le comportement des avocats de la défense: «Pourquoi, demande-t-il, quand un gay porte plainte pour une agression en raison de son orientation sexuelle, les avocats des accusés osent ils soutenir que la victime cherche à instrumentaliser son agression en acte militant et à se faire passer pour un «martyr de la cause homosexuelle», comme cela a été plaidé dans l'affaire de Grégory? On n'entend pas de tels arguments dans des procès d'agressions liées à l'origine ethnique ou au sexe, par exemple. C'est un manque de respect vis-à-vis de la victime qu'on cherche à rendre coupable. Un des avocats a même demandé à Grégory si ça lui arrivait de crier souvent dans la rue qu'il était homo... sous-entendant ainsi qu'il avait pu y avoir une part de provocation de la part de Grégory. C'est tout simplement inadmissible.» Et Vincent Autin de conclure: «Toutes les discriminations doivent être traitées de la même manière et avec le même respect de la victime.» |
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