06/08/2009 REVUE DE PRESSE. Le mensuel consacre son numéro d'été au sexe dans les textes sacrés, et se penche notamment sur le traitement de l'homosexualité. Entre condamnation, hypocrisie, et quelques rares évolutions positives... Dans son numéro d'été, Le Monde des Religions consacre «une enquête sur l'homosexualité», intitulée «condamner l'acte, pas les personnes». On dirait du Boutin... Mais l'article en question constate que «si l'interdit doctrinaire prédomine encore, certaines branches progressistes relancent le débat et ouvrent leurs communautés aux gays et aux lesbiennes». De quoi chambouler certains catholiques fervents ! Ce qui n'empêche pas Le Monde des Religions de souligner que «pour le monothéïsmes issus de la révélation abrahamique - judaïsme, christianisme, islam - et pour le bouddhisme, le rejet de l'homosexualité a toujours été, au cours des siècles, un terrain d'œcuménisme commode». «Une abomination» L'article rappelle, qu'à l'origine, la condamnation de l'homosexualité dans le judaïsme et le christianisme s'appuie sur deux textes du Lévitique 18-20, un pan du code de la Sainteté rédigé au Ve siècle avant notre ère : «Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme, ce serait une abomination» (18, 22) ; «Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme (...) ils seront mis à mort» (20, 13). Le texte qui fonde véritablement l'homophobie chrétienne est le récit de la destruction des villes pécheresses de Sodome (qui donnera les termes «sodomites» et «sodomie») et Gomorrhe (Genèse 19). Le Monde des Religions raconte : «Cet épisode biblique, dont l'interprétation est discutée, relate l'arrivée à Sodome de deux hommes, envoyés de Dieu, à qui Loth, frère ou neveu d'Abraham, offre refuge pour la nuit». Ce qui déclenchera la colère de la population... Voilà pour les interdits des origines, actualisés au Moyen-âge par les spécialistes de la théologie morale, notamment saint Thomas d'Aquin, qui jugèrent alors l'homosexualité «contre nature». «Homosexualité répandue dans les monastères» En 2008, c'est le pape Benoît 16 qui en rajoute une couche en dénonçant la confusion des genres sexuels, qui conduit selon lui à «l'auto-émancipation de l'homme de la Création et du Créateur». «L'homme vit ainsi contre la Vérité, contre l'Esprit créateur», déplorait-il. C'était juste après le refus du Vatican de s'associer à l'appel lancé par 66 pays pour la dépénalisation universelle de l'homosexualité... Le Monde des Religions en profite pour rappeler que cette homosexualité est «pourtant répandue et tolérée dans le clergé chrétien, au sein des monastères et des séminaires. Un secret de Polichinelle que la virulence des condamnations de l'institution ne parvient pas à occulter : par peur du scandale, l'Eglise reste aujourd'hui prisonnière de cette contradiction». Commentaire du père Jacques, 77 ans, qui vit avec son compagnon depuis quarante ans : «J'ai mis vingt ans à en parler librement. Mais je sais toute la liberté de conscience que m'a donnée ma situation, c'est le plus important des messages du Christ. Prônée par les Evangiles, elle a été confisquée par les clercs, des hommes qui vivent en dehors du travail et de la sexualité, et qui décident pourtant pour tout le monde, vous trouvez ça normal ?» Bah, nous, non |
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