18/08/2009 A Orléans, Renaud, 23 ans, employé d'un restaurant autrefois «gay friendly», a été victime de manière réitérée d'insultes homophobes, de menaces, de vexations de la part de son patron et de certains collègues. Il a porté plainte et ne veut pas en rester là. Renaud Reby, 23 ans bientôt, n’avait jamais démissionné dans de telles conditions. Mais il a dû s'y résigner quand, samedi 8 août, son patron, énervé par quelques bouteilles cassées, lance au jeune chef de salle, en plein service et devant témoins: «T’es qu'une tapette. Si tu avais des couilles, tu me répondrais, et je pourrais te casser la gueule». Et, montrant le vin répandu sur le sol, il ajoute: «Toi et la petite connasse [une de ses collègues, NDLR], vous allez vous magner le cul et me ramasser tout ça». Avant de lui lancer, très menaçant: «Ces bouteilles, je vais te les faire payer, et je te ferai payer le prix fort!» «Je n'ai rien répondu de peur qu'il me frappe, raconte Renaud. J'ai eu très peur. Je portais à ce moment-là des assiettes, j'ai cru que j'allais tout lâcher. J'ai fini mon service et je me suis rendu a SOS médecin qui m'a délivré un arrêt de travail pour dépression liée au travail». Dès le lundi qui suit, il va porter plainte auprès d'un officier de police pour faits de menaces et insultes à caractère discriminatoire». Un ancien lieu gay friendly Au Viking, un restaurant du centre touristique d'Orléans (Loiret) longtemps estampillé «gay friendly» dans le Guide du magazine Têtu (il en a, évidemment, été retiré), la situation s’est dégradée –pour le personnel gay en particulier– depuis que le couple d'hommes qui le dirigeait depuis plusieurs années l'a revendu, il y a huit mois. Deux collègues gays de Renaud avaient déjà démissionné, ne supportant plus les insultes quotidiennes. Renaud avait lui-même déjà porté plainte une première fois le 27 juillet pour le même motif, puis l'a retirée après que le patron de l'établissement lui eût présenté des excuses pour le «sale pédé» dont il l'avait gratifié, ainsi que les menaces de lui mener la vie dure et de le faire pleurer jusqu'à ce qu'il craque et démissionne. «C'est plus un restaurant de pédé» Mais, deux jours plus tard après ce mea culpa, Renaud découvre ses chaussures sous la douche, complètement trempées et sans lacets. Quand à son vélo, qui était rangé dans la cour intérieure du restaurant, il sera retrouvé dans la cave, sans selle et les freins sectionnés. L'un de ses collègues, qu'il suspecte d'être l'auteur de ces vexations, lui a lancé: «C'est fini le temps de Thierry D. [l'ancien patron, NDLR], c'est plus un restaurant de pédé». Renaud, qui a retrouvé un travail provisoire, a saisi les prud'hommes pour non paiement des heures supplémentaires et a alerté l'inspection du travail, qui devrait intervenir. Il va aussi prendre contact avec le Groupe Action Gay et Lesbien du Loiret pour le soutenir dans sa procédure judiciaire. |
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