25/08/2009 Revenant sur la grève de la faim entamée par un gay parce qu'on refuse son don de sang, la ministre de la Santé avait estimé «qu'il ne s'agissait pas d'une discrimination». Act Up-Paris a rapidement répondu à la déclaration de Mme Bachelot. Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, a réitéré son opposition au don du sang des homosexuels, confirmant son revirement par rapport à ses propos favorables au don du sang des gays, fin 2007. Hier sur RMC, au détour d'une interview sur la grippe A/H1N1, elle a déclaré «qu'il ne s'agissait pas d'une discrimination» et répété une nouvelle fois que l'interdiction serait levée si la prévalence du VIH/sida chez les homosexuels baisse. Revenant à l'invitation du journaliste sur le cas d'Alexandre Marcel, homosexuel qui a entamé une grève de la faim à Alès parce qu'on lui refuse un don du sang, Mme Bachelot a fait la déclaration suivante: «Effectivement pour l'instant, c'est une contre-indication. Je veux dire qu'il n'y a pas de discrimination, bien entendu. D'ailleurs la Haute autorité de lutte contre les discriminations a dit qu'il ne s'agissait pas d'une discrimination, mais d'un principe de précaution. Parce que, qu'est-ce que l'on note ? C'est que la prévalence du VIH est très forte dans les populations homosexuelles; alors que la prévalence du VIH n'est que de 0,2% dans la population hétérosexuelle, elle monte à 10 et même à 20% selon ces études dans la population homosexuelle. Donc pour l'instant cela constitue une contre-indication. Je veux dire d'abord que je remercie quelqu'un qui veut s'impliquer. Le droit, il est le droit des personnes qui reçoivent du sang à avoir le maximum de sécurité. Vous savez, on revient de loin dans la transfusion et dans la sécurité transfusionnelle. Rappelez-vous, il y a quinze ans… on a rebâtit une sécurité transfusionnelle. Alors, il s'agit d'assurer le maximum de sécurité, puisque vous savez que quand on est contaminé par le virus du sida, vous savez qu'il y a une période muette pendant lequel, diagnostiquer, on ne peut pas prouver ce virus du sida. Donc à cause de cette évaluation populationnelle et ce risque majoré que l'on connaît bien dans la population homosexuelle, cela constitue une contre-indication. Evidemment, toute ma politique consiste à mener les politiques d'information, de prévention pour faire que cette prévalence du sida dans la population homosexuelle baisse, et bien entendu, si cette prévalence baisse, évidemment la contre-indication sera levée.» Act Up répond à Roselyne Bachelot La déclaration de la ministre de la Santé a fait bondir l'association Act Up-Paris, qui réagit dans un communiqué. «La prévalence du VIH chez les gays est plus forte, mais leur connaissance du statut sérologique est aussi meilleure que chez les hétérosexuels. Le risque est lié aux pratiques, pas aux appartenances à des groupes statistiques, surtout lorsqu'on parle d'un geste aussi responsable que le don du sang», déclare l'association. «Dans l'état actuel des connaissances, on ne peut éradiquer le virus du sida. Donc, le seul moyen de faire baisser rapidement le taux de prévalence du VIH chez les homosexuels seraient que les gays séropos meurent en masse. Est-ce vraiment ce que la ministre de la Santé veut?» s'interroge Act Up. Par ailleurs l'association –qui rappelle que «le scandale du sang contaminé en France est dû à l'irresponsabilité des personnes en charge (...) dans ce dossier, et non pas des donneurs»– enfonce le clou par rapport à son précédent zap contre l'Inpes afin de demander une campagne de prévention spécifique envers la population gay: «Le ministère de la Santé et les services associés, comme l'INPES, leur action ou leur inaction, notamment depuis deux ans, sont les premiers responsables de la prévalence du VIH au sein des gays», écrit Act Up. |
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