09/09/2009 Les découvertes récentes de deux anticorps et d'une molécule anti-VIH prouvent que le virus du sida fait toujours l'objet de nombreuses recherches. Mais au-delà des effets d'annonce, que signifie ces avancées? Décryptage. Une équipe de chercheurs américains a d'abord annoncé vendredi dernier, dans un article pour la revue Science, la découverte de deux nouveaux anticorps. Concrètement, un anticorps est une protéine du sang. Elle est synthétisée par les cellules du système immunitaire en réponse à la pénétration d'un corps étranger (antigène). Super anticorps L'équipe est donc partie à la recherche de super anticorps qui pourraient neutraliser le virus du sida, et en a découvert deux nouveaux, baptisés PG9 et PG16. «Cette découverte représente une percée prometteuse vers l'objectif de développer un vaccin contre le sida. Nous avons potentiellement une meilleure cible sur laquelle mobiliser nos efforts», explique Wayne Koff, directeur de la recherche et du développement de l'IAVI, l'Initiative mondiale pour un vaccin anti-sida. La découverte de tels anticorps est effectivement un progrès mais il reste à étudier la structure moléculaire des deux anticorps PG9 et PG16 ainsi que la zone du VIH qu'ils neutralisent. Une fois cette chose faite, les chercheurs devront élaborer un immunogène, c'est-à-dire un élément reconnu comme étranger par le corps, qui le conduit à produire une réponse vaccinale adaptée. Dit comme ça, c'est tout simple: un immunogène est un antigène capable d'induire une réponse immunitaire. Là où ça se complique, c'est que l'adjectif «immunogène» comporte aussi une connotation quantitative. En effet, la réponse immunitaire induite n'atteint pas le même niveau chez tous les individus. Bref, mettre des dates sur l'aboutissement à un vaccin est évidemment hasardeux. Nouvelle molécule Autre piste, révélée hier par des chercheurs français, la mise au point d'une nouvelle molécule, appelée CD4-HS, qui pourrait bloquer efficacement l'entrée du VIH dans les cellules. Là encore, la découverte est décrite comme «une nouvelle stratégie thérapeutique prometteuse visant à agir bien avant l'entrée du virus dans la cellule». Mais il reste encore un long chemin à parcourir, puisqu'il faut avant tout réaliser des tests in vivo, c'est-à-dire vérifier l'activité de cette molécule dans un organisme vivant. Bref, ces découvertes sont des étapes importantes et prometteuses, mais leur exploitation concrète sous la forme d'éventuels nouveaux traitements dépendent encore de nombreuses années de recherches. A noter que la Conférence internationale sur le vaccin, «AIDS Vaccine 2009», qui se tiendra à Paris du 19 au 22 octobre permettra de dresser un état de lieux sur l'aspect spécifique de la recherche vaccinale liée au VIH. |
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