14/09/2009 L'enquête concernant la présumée agression homophobe d'un couple de gays à Melun, révélée hier par RTL, prend un cours inattendu. Contacté par TÊTU, le procureur de la République de Melun apporte l'éclairage des premiers éléments de l'enquête. Deux Melunais gays de 40 et 27 ans, agressés à la soude caustique, en pleine nuit à leur domicile, par deux hommes qui se sont introduits sans effraction après leur avoir volé leurs clés dans l'après-midi. L'une des victimes admise à l'hôpital des grands brûlés de Paris. C'est l'information que RTL rapportait vendredi matin et que nous relations en début d'après-midi. «Il existe des contradictions» Cette information s'appuyait sur la déclaration verbale de la victime la moins atteinte au moment de sa prise en charge par les services de secours. Contacté par TÊTU, Serge Dintroz, procureur de la République de Melun, a répondu à nos questions en apportant des éléments qui, pour le moment, remettent en cause la version de la victime «tant il existe des contradictions entre la version relatée et les constatations objectives et médicales effectuées par le travail policier», selon lui. «L'existence d'une agression au domicile du couple apparaît plausible, en revanche rien ne laisse supposer que ce soit une agression dont les motifs et le déroulement soient ceux évoqués» et Serge Dintroz d'ajouter: «On s'éloigne de plus en plus de l'agression homophobe». Le couple se séparait Tout d'abord les enquêteurs ont appris que les deux hommes étaient en train de se séparer. Ensuite, «nous avons constaté que celui qui s'en va est le plus grièvement blessé et celui qui est quitté est le moins blessé» ajoute le procureur qui aussitôt précise que «les constatations médicales permettent d'évoquer l'utilisation de deux liquides, l'un très corrosif, l'autre moins, en lien avec le niveau de gravité des blessures subies par chacune des deux personnes.» Pourquoi des agresseurs, homophobes de surcroît, utiliseraient-ils deux produits différents? Reste l'agression elle-même. «La présence de deux hommes au sein de l'appartement est possible, mais ce qui nous intrigue c'est qu'il n'y a pas eu d'effraction» précise le procureur qui se demande «si l'histoire de l'altercation de la veille, avec le vol de clés, est bien réelle? » Un motif homophobe pour maquiller une vengeance? L'hypothèse retenue par l'enquête s'oriente vers une liaison amoureuse qui s'achève et dont le plus âgé des deux hommes n'accepte pas l'issue. A-t-il voulu se venger de son compagnon qui le quitte? A-t-il échafaudé une agression avec deux complices à leur domicile? Le motif homophobe n'est-il finalement qu'un subterfuge pour se venger de lui sans attirer les soupçons? Autant de questions qui restent en suspens. Le placement en garde à vue de cet homme de 40 ans devrait permettre de confronter sa version aux éléments tangibles de l'enquête en cours. Cependant, un éclairage déterminant manque pour le moment aux enquêteurs: le témoignage du plus jeune des deux hommes admis à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, qu'ils n'ont pas pu entendre en raison des blessures profondes au visage dont il souffre. |
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