25/09/2009 Après l'annonce très médiatisée des tout premiers éléments concrets dans le sens d'un vaccin contre le VIH, le directeur de l'ANRS relativise ces résultats. «Nous n'avons pas le vaccin», rappelle-t-il. Explications. Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) et voix très écoutée dans ce domaine, a estimé que les résultats des essais du vaccin contre le virus du sida constituaient «une bonne nouvelle pour un effet modeste». En effet, des chercheurs américains et thaïlandais viennent d'annoncer à Bangkok avoir mis au point un vaccin capable de réduire de façon «significative» le risque de contamination par le virus du sida, après des essais portant sur plus de 16.000 personnes. Le mot «significative» est ici à prendre avec des pincettes. S'il s'agit effectivement d'une «première démonstration concrète» qu'un vaccin contre le VIH «peut un jour devenir une réalité», on est loin du miracle. «Dans 32,1% des cas, le vaccin réduit le risque d'infection», indique un communiqué des chercheurs publié lors d'une conférence de presse à Bangkok. Seulement 23 personnes d'écart avec le placebo Mais, note le Pr Delfraissy, «l'effet est modeste» avec une réduction du risque d'infection de seulement 31%. Il a noté aussi que la participation à l'essai était «très large», avec 16.000 personnes incluses dans l'essai, mais qu'au bout de trois ans et demi il y avait «seulement 51 personnes infectées dans le groupe vaccin et 74 personnes infectées dans le groupe placebo»! Soit seulement 23 personnes d'écart entre ceux qui ont reçu le produit testé, et ceux qui ne l'ont pas reçu. Il a vu d'ailleurs comme «une des leçons de ces essais» que toutes les personnes qui rentraient dans cet essai «avaient des conseils importants de prévention», qui ont semblé bien suivis. Le vaccin n'existe toujours pas «Nous n'avons pas le vaccin contre le VIH», martèle le Pr Delfraissy. 31% de réduction du risque, «c'est très largement insuffisant», et «cela veut dire que ce n'est pas un outil vaccinal utilisable en termes de santé publique, au sein d'une population». Néanmoins, «la porte est ouverte, on peut arriver à quelque chose qui protège, il faut poursuivre la recherche pour avoir de meilleurs outils vaccinaux. Pour la première fois on montre qu'un vaccin contre le VIH a un effet significatif au niveau clinique, c'est à dire au niveau infection, et qu'on peut obtenir une protection», souligne-t-il. «Ça encourage à poursuivre cette démarche après des périodes difficiles», note-t-il. Des précisions doivent être apportées sur ces résultats, en cours de journée. A cette occasion, TÊTU.com reviendra bien sûr sur cette information. |
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